Forcés, les rebelles de Guantánamo remangent…


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Forcés, les rebelles de Guantánamo remangent…
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

guantanamo-bayAprès six mois de grève de la faim, les rebelles de Guantánamo commencent à se réalimenter … contre leur gré. Une affaire qui relance encore une fois la polémique sur cette prison américaine en sol cubain.

Tout débuta le 6 février dernier, après une fouille poussée dans l’un des camps américains installés dans le sud de Cuba. Les gardiens auraient examiné des corans d’une manière "blasphématoire", d'après les prisonniers. La goutte qui a fait déborder le vase… Car à cela s'ajoute leur détention illimitée, depuis près de douze ans pour certains, sans inculpation ni procès.

108 des 166 détenus du camp ont alors refusé de s’alimenter, rapportent les autorités américaines. Pour rappel, selon les critères de l’armée, un détenu est effectivement en grève s’il a refusé plus de neuf repas consécutifs... Aujourd’hui, 57 détenus refusent encore de s’alimenter. 41 d'entre eux sont alimentés de force, ce qui suscite les critiques des organisations de défense des droits de l’homme.

Sur place, ce ne sont pas des médecins, mais des soldats formés aux premiers soins qui se chargent de l’alimentation. Attaché à une chaise, le détenu se voit introduire un tube par les narines jusqu’à l’estomac. Il est ensuite maintenu sur la chaise deux heures pour l’empêcher de se forcer à vomir. Une quarantaine d’auxiliaires médicaux supplémentaires ont été envoyés en renfort pour surveiller les opérations, portant à 140 leur effectif total.

Mais que fait Obama ?

Dès son investiture en 2009, Barack Obama avait promis de fermer ces camps sur l'île de Cuba. Le problème était de trouver une solution pour des détenus, dont certains sont considérés comme dangereux pour les États-Unis. Arrêtés sans mandats et emprisonnés sans procès, la plupart seraient libérés par la justice civile. Quant à ceux qui pourraient être renvoyés dans leur pays d’origine, ces derniers rechignent souvent à accueillir des terroristes potentiels. Complexe...

Le 30 avril dernier, le président démocrate a réitéré sa promesse. "Cette idée que nous maintiendrions pour toujours un groupe d’individus qui n’ont pas été jugés, c’est contraire à qui nous sommes, c’est contraire à nos intérêts et il faut que ça cesse". Il a promis de relancer ses tentatives pour amener le Congrès à fermer la prison. Le président américain a également levé le moratoire sur le transfère de 56 détenus yéménites "libérables". Sur les 166 prisonniers, 86 ont ainsi reçu le feu vert des autorités militaires américaines pour un transfère vers leur pays d’origine.

Mais Guantánamo est loin d'être fermée... Chose paradoxale, d’après un sondage de février 2012 publié par ABC et le Washington Post, 70 % des Américains se disent " plutôt opposés" à la fermeture de cette prison!

Guantánamo, l'oeuvre de Bush

Créée en 2001 par George Bush, sur l'île de Cuba, la prison de Guantánamo et la légalité de la détention de ses prisonniers alimentent les controverses. Un décret présidentiel de George Bush autorise la détention sans limite et sans chef d'accusation, sur un territoire ne relevant pas (théoriquement) de la législation américaine, de tous les combattants illégaux capturés. L'administration Bush a justifié la détention extra-judiciaire en affirmant que les membres d'Al-Qaida et les talibans n'étaient pas des combattants réguliers respectant les lois de la guerre.

AL/LaCroix/Wikipedia

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