Le chef Raoni, figure emblématique de la défense des populations d’Amazonie, qui avait rencontré Jean-Paul II en avril 1989 au Vatican, demande une audience au pape François: vu le programme du pape cette demande pourra-t-elle être insérée dans un agenda déjà serré?
Dans un message en date du 21 juillet (voir vidéo en français au bas de l’article), le chef Raoni Metuktire demande au pape François la possibilité de le rencontrer à l’occasion de son voyage au Brésil. Le cacique Raoni Metuktire est le chef suprême du peuple Kayapo, au cœur de l’Amazonie brésilienne. Depuis plus de quarante ans, il symbolise la lutte contre la déforestation et le combat pour le respect des droits et de la culture des peuples de la forêt.
Les évêques catholiques d’Amazonie luttent en faveur des populations autochtones, les « Indios », au point que trois d’entre eux sont sérieusement menacés de mort pour leur engagement. Une religieuse comme sœur Dorothy a été exécutée pour cette même raison. Les évêques en ont témoigné lors de leur visite ad limita à Rome en avril 2010 (cf. Zenit du 16 avril 2010, http://www.zenit.org/fr/articles/amazonie-l-europe-doit-se-reveiller-disent-les-eveques).
Le pape Benoît leur avait demandé de le tenir informé sur la situation. Ils avaient notamment suggéré à la France d’offrir un modèle de développement en Guyane qui puisse stimuler toute la région. Et ces évêques rencontreront le pape à l’occasion de la JMJ puisqu’il a voulu les rencontrer lors d’une assemblée spécifique.
Quant aux jésuites, historiquement proches des Indios, ils ne cessent de demander une réflexion de fond sur la situation globale de tous les peuples de la région, pas seulement du Brésil, mais aussi du Venezuela, de l’Equateur ou de Bolivie…
La rencontre demandée par Raoni se veut une occasion d’informer le pape et les catholiques du monde entier « sur la situation dramatique actuelle des peuples de l’Amazonie qui font face à des cupides qui, sous prétexte économique, veulent voler leurs terres. Il y a vingt-cinq ans, en avril 1989, le Pape Jean-Paul II a accordé une audience au Vatican au cacique Raoni et à son accompagnateur, le chanteur Sting. L’écho médiatique retentissant de cette réunion avait produit des effets extrêmement positifs pour la divulgation de questions dont l’importance n’était jusqu’alors connue que des experts. » A l’automne 2012, Raoni a lancé la campagne « Urgence Amazonie » pour la protection des forêts tropicales du Brésil et il s’est rendu avec sa délégation dans plusieurs pays européens.
Le message conclut: « Comme Votre Sainteté le sait, la préservation de la forêt amazonienne – le poumon vert de la planète – est vitale pour tous les habitants de la terre, pas seulement pour le peuple kayapo. D’une certaine façon, l’avenir de chacun d’entre nous dépend de cette partie du monde, aussi bien de la préservation de l’environnement que de la diversité des cultures du monde ».
Zenit/Anita Bourdin