Liberté religieuse compromise en Chine


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Liberté religieuse compromise en Chine
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

A l’occasion de la Journée mondiale de prière pour la Chine, le pape François a célébré la messe du 24 mai en présence d’une vingtaine de prêtres, séminaristes et laïcs chinois, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Pendant ce temps, le pouvoir chinois renforce son contrôle sur le fonctionnement des diocèses et durcit le processus de sélection des évêques "officiels".

Mgr Savio Hon Tai-Fai, secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et seul haut responsable chinois de la curie romaine, était également présent. Dans son homélie, le pape a appelé les chrétiens, quels qu’ils soient, à “supporter avec patience et vaincre avec amour les oppressions intérieures et extérieures“. Quelques heures plus tôt, un tweet avait été publié sur le compte @pontifex en anglais, indiquant que le pape priait pour les catholiques de l’Empire du Milieu.

Instituée par Benoît XVI dans une lettre aux catholiques chinois publiée en mai 2007, la Journée mondiale de prière pour la Chine a lieu le 24 mai, jour de la fête de Notre-Dame de Sheshan, dont le sanctuaire se trouve à Shanghai. Mgr Hon Tai-Fai a tenu à préciser que cette journée n’avait pas de caractère politique ou diplomatique : “Il s’agit d’une expérience religieuse et le pape demande seulement la liberté religieuse pour la foi des catholiques“.

Une demande d'autant plus d'actualité qu'un nouveau texte vient d'être approuvé par Pékin. Celui-ci circulait dans les milieux ecclésiaux chinois depuis plusieurs mois sous forme de proposition et inquiétait – à juste titre – les observateurs de l’Eglise catholique en Chine. Ce document durcit un précédent règlement de 1993. Avec seize articles, le nouveau texte est plus détaillé que le précédent, qui n’en comptait que six.

Parmi les nouvelles procédures mises en place, le nouveau règlement stipule qu'un diocèse a l’obligation d’obtenir le double accord de la Conférence épiscopale et du Bureau des Affaires religieuses à Pékin pour entamer le processus de sélection d'un nouvel évêque. Il précise aussi la manière dont doit être composé le comité diocésain chargé d'élire le prélat, ainsi que son mode de fonctionnement. Il stipule également que les évêques de Chine doivent soutenir le rôle dirigeant du Parti communiste chinois et défendre le système socialiste en place.

Pour Anthony Lam Sui-ki, spécialiste de ces questions au Centre d’études du Saint-Esprit à Hong-Kong, ce règlement constitue "une régression dans la mesure où il bloque toute normalisation de la vie de l’Eglise en Chine". Pékin, qui manœuvre déjà quasiment à chaque ordination épiscopale pour imposer des candidats illégitimes, chercherait, avec ce nouveau texte, à contrôler entièrement le processus de sélection et d’ordination des évêques.

apic/at


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