Acquittement définitif de Rimsha Masih


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Acquittement définitif de Rimsha Masih
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Souvenez-vous : en août dernier, une jeune pakistanaise était accusée d'avoir profané le Coran. Très vite, pourtant, il est apparu que le dossier avait été monté par un imam musulman qui cherchait, par tous les moyens, à se débarrasser des chrétiens de son voisinage. L'affaire a fait grand bruit, par delà les frontières. Et, après avoir été remise en liberté en septembre, Rimsha Masih a été définitivement acquittée le 16 janvier 2012. Une victoire pour l'ensemble de la communauté chrétienne et les défenseurs des droits de l'Homme.

En une audience, le président de la Cour suprême, le juge Iftikhar Muhammad Chaudhary, connu pour ses arrêts en faveur de la défense des droits des simples citoyens et contre la corruption de la classe politique, a confirmé l’acquittement de Rimsha Masih, qui avait été prononcé par la Haute Cour d’Islamabad le 20 novembre 2012.

L’audience s’est déroulée en l’absence de Rimsha Masih, qui a été placée avec sa famille dans un lieu tenu secret depuis sa remise en liberté sous caution le 7 septembre 2012.
Cette décision de justice "envoie un message positif à la communauté internationale, signifiant ainsi qu’au Pakistan la justice peut être rendue équitablement pour tous", a déclaré l’avocat, qui y voit un signe en faveur de "la justice et la tolérance".

Etrangement, la presse pakistanaise a très peu relayé cet acquittement définitif de Rimsha Masih. Un tel silence contraste avec l’intense agitation médiatique qui avait suivi l’arrestation de la jeune fille, puis le coup de théâtre de sa remise en liberté après qu’une enquête de police eut démontré le coup tordu de l'imam, qui avait monté cette histoire.
Au Pakistan, Rimsha Masih n'est pas la seule… D’autres chrétiens attendent que la justice se prononce sur leur sort. C’est le cas d’Asia Bibi, qui vient de passer son quatrième Noël en prison dans l’attente de son procès en appel après avoir été, en 2010, condamnée à mort en première instance. C’est aussi le cas de Martha Bibi, également accusée de blasphème. Au total dans le pays, ce sont 36 personnes qui sont condamnées pour blasphème : 16 d’entre elles se trouvent dans les couloirs de la mort dans l’attente de leur exécution et 20 autres purgent une peine de prison à perpétuité.

A. T. (avec news.va)


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