La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a lancé un appel solennel aux Congolais. Lors de la session extraordinaire qui s’est tenue du 3 au 5 décembre 2012, elle a réitéré, face à la situation « préoccupante » au Nord-Kivu et à l’est, sa « fidélité à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale » du pays.
Les évêques constatent que la guerre provoquée par le Mouvement du 23 mai (M23) et les groupes armés dans cette partie du territoire, a entraîné « d’énormes dégâts ». Ils observent une « dégradation » de la situation des droits de l’homme dans les régions du conflit. Et condamnent les meurtres « à grande échelle », les viols, les enlèvements et autres exactions.
« Aujourd’hui, une partie de notre territoire échappe à notre gouvernement et se retrouve de fait sous l’administration du M23 qui est soutenu par des pays étrangers, notamment le Rwanda et l’Ouganda », souligne la CENCO. « À la base de cette situation, nous relevons la stratégie de balkanisation qui est en cours d’exécution. Celle-ci obéit à la même dynamique depuis des décennies : revendications d’ordre identitaire ou foncier, refus de l’ordre institutionnel, exploitation illégale des ressources naturelles, déplacement forcé des populations, recours à la violence dans la perspective de l’émiettement de la RD Congo. ».
Pour les évêques congolais, l’état actuel de la nation doit interpeller tous leurs compatriotes et leurs gouvernants. Les évêques prônent un « sursaut patriotique ». « La fidélité à l’unité nationale et la sauvegarde de l’intégrité territoriale de la RD Congo constituent des devoirs sacrés pour tout Congolais. La diversité de nos ethnies est une richesse. »
« C’est le moment de faire un front commun face au danger d’émiettement et d’asservissement de notre pays qui met en péril son existence même et celle de la nation. »
Il incombe aux dirigeants de garantir la sécurité de la population et l’intégrité du territoire national. C’est en ayant « à cœur le rôle de leadership historique et visionnaire » que ceux-ci doivent parvenir à sortir de la crise.
« Il est urgent de promouvoir la bonne gouvernance et de former une armée républicaine, dissuasive, capable de défendre la sécurité des Congolais et l’intégrité de leur territoire face aux menaces », estiment également les prélats.
Des appartenances ethniques instrumentalisées
Selon les évêques, les appartenances ethniques des populations sont « exploitées sciemment » par « quelques compatriotes », pour leur positionnement politique.
Les membres de la CENCO annoncent avoir pris des contacts multilatéraux pour parvenir à « une vraie paix ».
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CENCO/apic/at