L'événement ne passe pas inaperçu dans la galaxie médiatique. Le journal français "Le monde" en donne un écho, se demandant s'il ne faut pas y voir "la touche du nouveau communicant du Vatican, le journaliste américain Greg Burke". Car, une semaine après s'être lancé dans l'aventure de Twitter, voici à présent Benoît XVI chroniqueur du plus célèbre quotidien britannique.
Benoît XVI n'a pas peur des médias. Pour preuve, son entrée récente sur la scène de Twitter. De même, à la suite de son voyage en Grande-Bretagne, en 2010, le pape avait pris la parole à la BBC, à l'occasion des fêtes de fin d'année. Autre exemple, lors du Vendredi Saint, Benoît XVI n'a pas hésité à répondre à des questions posées sur la Rai. Le pape considère qu'il s'agit d'opportunités pour évoquer la figure du Christ auprès du plus grand nombre. Et les moments majeurs de l'année liturgique sont autant d'occasions de le faire.
Cette fois, dans les colonnes du "Financial Times", le pape propose une réflexion sur la signification de Noël. Remarquable exégète, Benoît XVI n'oublie pas qu'il s'adresse à un public versé dans les affaires. En rejoignant les préoccupations des lecteurs de ce quotidien britannique, Benoît XVI témoigne d'une capacité à toucher les hommes, là où ils sont.
"La naissance du Christ nous invite à repenser nos priorités, nos valeurs, notre mode de vie. Si Noël est certainement un moment de grande joie, c'est aussi l'occasion d'une réflexion profonde, ou plutôt d'un examen de conscience. A la fin d'une année de difficultés économiques pour beaucoup, que pouvons-nous apprendre de l'humilité, de la pauvreté, de la simplicité de la crèche? Noël peut être une occasion d'apprend à lire l'Evangile, de connaître Jésus non seulement comme l'enfant de la crèche, mais comme celui dans lequel nous reconnaissons Dieu fait homme. C'est dans l'Evangile que les chrétiens puisent pour leur vie quotidienne et pour leur implication dans les affaires du monde, que ce soit au parlement ou bien dans un marché boursier. Les chrétiens ne doivent pas fuir le monde mais s'y engager, et leur implication en politique et dans l'économie devrait transcender toutes les formes de l'idéologie."
Refusant une image passéiste et conformiste, le pape met en valeur la liberté des chrétiens, qui ont l'audace de ne pas "se prosterner devant les idoles de notre époque". Et les invite à poursuivre leur engagement au service du bien commun.
Angélique Tasiaux