Trois membres de la communauté des Focolari étaient présents à Gaza au début des bombardements. Leur témoignage met en avant la solidarité des habitants au cœur même des combats.
Francesca, une infirmière de 35 ans, est installée depuis une dizaine d'années à Jérusalem. Présente à Gaza, au début du conflit, elle raconte : "Dès notre arrivée, nous avons appris la mort du chef militaire du Hamas, après avoir entendu la forte explosion du bombardement. À partir de ce moment, il a pratiquement été impossible de sortir du petit quartier chrétien dans lequel nous étions logés, sauf pour de brefs instants. Nous restions au rez-de-chaussée des maisons, sans avoir d’abris où se rendre, sans être avertis par les sirènes d’alarme : parce qu’à Gaza les abris et les sirènes n’existent pas, on vit dans l’insécurité constante. La foi de ces personnes, leur espérance infinie nous touchait, si bien que c’étaient eux qui nous redonnaient du courage. Ils ne montraient aucune peur et nous répétaient continuellement : "Nous sommes dans les mains de Dieu". Bien sûr, on entendait les bombes, mais on continuait à vivre dans la simplicité d’une vie fraternelle. L’un d’eux est même allé jusqu’au port pour acheter du poisson frais pour nous. La nuit, c’était le plus difficile : les vitres et la terre tremblaient à chaque explosion, alors que les avions tournaient continuellement au-dessus de la tête des habitants de Gaza". "J’emmène une image forte de ces jours dramatiques : nous avions amené avec nous des crayons de couleur et des cahiers pour dessiner. Un enfant a dessiné une maison sous un arbre. Mais, au cœur de la maison, il y avait quelque chose que je n’arrivais pas à comprendre. Je le lui ai demandé. Et il m’a répondu : "Mais tu ne vois pas que c’est un missile ?" Ces enfants ont grandi sans paix, sans sérénité, "jouant" avec les missiles."
Les trois membres des Focolari ont finalement été évacués par l'ONU, qui a permis aux coopérants italiens, et autres étrangers présents sur les lieux, de quitter la bande de Gaza.
Pour retrouver l'article de Michele Zanzucchi, cliquez ici