Chaque saison, les représentations théâtrales abondent. Parmi celles-ci, de nombreuses pièces s'adressent aux plus jeunes. La "Conversation sous les étoiles" réunit les familles avec des enfants en fin de primaire, pour un questionnement aux allures existentielles.
Une construction de bois occupe le centre de la scène, les planches accumulées figurant une montagne que gravissent des promeneurs échappés de leur quotidien. L'occasion d'une rencontre improbable entre trois personnages aux parcours résolument différents. Le premier est un astrophysicien, venu observer les étoiles, la deuxième, une ancienne danseuse qui court derrière son chien Albert, et la dernière, une chauffeuse de poids lourd, venue répandre les cendres de son père. Chacun est habité par des préoccupations on ne peut plus différentes. Et pourtant, la pièce sacre l'amitié entre des individus qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
Si la pièce est initialement destinée à un jeune public, âgé de 9 à 13 ans, elle s'adresse dans les faits à un public familial bien plus large. En effet, les thèmes évoqués concernent tout un chacun, la finitude étant une dimension qui touche bien des adultes. Et cette "Conversation sous les étoiles" peut donner lieu à des échanges nourris avec les enfants en quête de spiritualité. La pièce n'introduit pas à la réalité de Dieu, elle évoque la création d'un point de vue cosmologique. C'est la morale laïque qui est au centre du spectacle. Ensuite, libre aux parents d'accompagner leurs enfants sur le chemin de la foi, en témoignant de leur propre expérience et en situant les propos dans un contexte religieux.
Des personnages stéréotypés
Humour et quiproquos joyeux pimentent les dialogues et les réparties entre les protagonistes, comme lorsque l'astrophysicien se lance dans des explications de vulgarisation scientifique, sous l'œil médusé de ses deux comparses.
Les trois personnages campent des univers bien différents. Jean, le scientifique, porte les attributs de sa profession: cheveux en bataille, tel Albert Einstein, équipement d'observations astronomiques sur le dos, il est prêt à passer la nuit en quête d'étoiles. Alexia, une ancienne meneuse de troupe, a revêtu sa robe colorée et ses chaussures à talon, loin de la tenue convenue d'une randonneuse. Quant à Marthe, la chauffeuse routière, elle a adopté la salopette, une démarche chaloupée et la voix bourrue qui sied à l'imaginaire de cette profession. La caricature abonde dans ces représentations, pour le plus grand amusement des spectateurs.
Pourtant, la mort est présente dès les premières scènes, puisque Marthe a emporté l'urne funéraire de son père. La pièce se clôturera d'ailleurs par la dispersion collégiale des cendres paternelles, signe tangible d'un nouveau départ pour les trois personnages devenus amis.
Écrit et mis en scène par Pierre Richards, ce 30e spectacle de la Compagnie des Mutants aborde des questions existentielles avec une légèreté qui n'est qu'apparente. Les pièces qui traitent de débats philosophiques et de questions essentielles sont rares. À fortiori pour un public plus jeune. Raison de plus d'emmener les enfants au spectacle!
Angélique TASIAUX
Le spectacle sillonnera, durant cet automne et cet hiver, les centres culturels de Wallonie et de Bruxelles: les 26 et 27 octobre à Saint-Ghislain, les 13 et 14 novembre au Théâtre Marni à Bruxelles, les 4 et 5 décembre à Liège, les 22 et 23 janvier 2013 à Verviers, le 5 février à Ath, les 7 et 8 février à Arlon, du 19 au 22 février à Nismes Viroinval, le 2 mars à Athus, les 7 et 8 mars à Andenne, le 14 mars à Libramont – Infos: www.mutants.be/etoile/index.html