C’est désormais établi, Rimsha Masih, la jeune fille trisomique pakistanaise, n’a pas brûlé des pages du Coran… L’imam vivant dans le quartier de la famille pakistanaise a placé lui-même des pages du Coran, afin d’impliquer la jeune fille et chasser la famille chrétienne. Il a été écroué le 1er septembre, après que cette cabale contre les chrétiens ait été déjouée. Rimsha, elle, est toujours en prison…
Selon le témoignage de l’assistant de l’imam Hafiz Mohammed Khalid Chishti, ce dernier a ajouté des pages du Coran aux feuilles brûlées. Malgré les demandes répétées des témoins de ne pas fabriquer de fausses preuves contre Rimsha, l’imam aurait répondu que c’était « la seule façon d’expulser les chrétiens de ce quartier ».
L’arroseur arrosé
Par son geste, l’imam a profané le Coran. Il est donc, à son tour, accusé de blasphème. Un tribunal d’Islamabad a ordonné, le 2 septembre, une détention préventive de deux semaines.
Cette nouvelle affaire a particulièrement touché l’opinion publique, tant nationale – c’est une première – qu’internationale. Nombre d’observateurs y voient un cas de figure de l’utilisation de la loi anti-blasphème contre les minorités. Jeune, adolescente, handicapée, démunie, Rimsha réunit toutes les caractéristiques qui touchent l’opinion publique. Le danger de ce nouveau rebondissement est que l’arrestation de l’imam constitue un prétexte pour éviter d’abroger la loi… Un dossier à suivre avec vigilance.
Angélique Tasiaux