Ce 2 mars, les scouts adopteront des nouveaux textes de Loi et de Promesse, au cours d’une assemblée fédérale. A la veille de cette assemblée, la rédaction a reçu le président fédéral du mouvement, Jérôme Walmag, et l’animatrice chargée de la communication, Annick Hoornaert. Avant de publier cet interview, et sans préjuger du résultat du vote, nous voulons émettre une opinion à propos de ces élections qui ne manquent pas de poser certaines questions !
D’abord sur la forme retenue. En effet, chaque unité bénéficie d’un seul et unique représentant, même si elle représente 50 ou 1.000 jeunes, sans oublier que les staffs d’unité seront les grands absents de cette réunion. Sur le fond, c’est évidemment l’absence de référence à Dieu qui interpelle. Mgr Kockerols, évêque référendaire pour la pastorale des jeunes, s’en était d’ailleurs étonné dans une récente carte blanche publiée par La Libre Belgique (http://www.cathobel.be/2012/02/20/les-scouts-et-leglise-mgr-kockerols-ouvre-le-debat/). Cette mention de Dieu est absente des trois nouvelles propositions. On nous répondra que l’ancienne loi est encore accessible au vote, mais quel jeune irait ratifier un projet présenté de manière archaïque puisque mentionné comme « Loi 1984 » ?
L’ouverture aux autres est primordiale, certes, mais pas au détriment d’une identité fondatrice. Que la société évolue relève de l’évidence et le chrétien y participe avec ses valeurs. Faut-il pour cela dire que le cadre référentiel doit être allégé, au point de perdre ses spécificités ?
S’affirmer chrétien et catholique n’est pas un repli. C’est sans doute considéré par certains comme aller à contre-courant de la société, mais c’est en affirmant ses convictions que l’on se fait respecter. Certes, on rétorquera qu’aujourd’hui beaucoup de jeunes ne partagent plus ces convictions religieuses, mais n’a-t-on pas un devoir de transmission des valeurs à l’égard des générations montantes ? Transmettre les valeurs de l’Evangile, c’est transmettre un message d’amour, certes humaniste, mais qui a une dimension qui nous dépasse et nous transcende !
Edulcorer les choses pour s’uniformiser à l’atmosphère générale ne contribue pas à faire évoluer la société, ni à faire connaître la beauté du message du Christ. Les scouts doivent-ils évangéliser ? Non, bien sûr. Mais dans la nouvelle approche où se situe alors la différence avec les scouts pluralistes ? Pourquoi, sur le principe de s’ouvrir à tous – ce qui est louable mais est aussi le fait de non-croyants – doit-on avoir peur de se référer à Dieu ? Il nous a été dit qu’ainsi la situation était « plus décomplexée » et que de ce fait, on osait parler « d’animations spirituelles ». Le chrétien doit-il être complexé ? De quoi ? De croire en l’Amour de Dieu ? On peut ne pas être d’accord avec l’institution ecclésiastique, qui est humaine, mais, comment ne pas partager le message de l’Evangile ? De même, affirmer que Dieu est perçu, en Belgique, comme une « marque déposée de l’Eglise catholique », c’est Le réduire à un « produit » et oublier que Dieu est universel.
Le comble est que ceux qui souhaiteraient maintenir la référence à Dieu et qui ne se retrouveraient pas dans l’évolution en cours sont invités à créer « une petite sœur »… Une fédération des scouts catholiques ?
Sans avoir abordé tous les éléments avancés par les représentants des scouts lors de notre rencontre – nous y reviendrons -, la présente réflexion paraît essentielle pour réaffirmer notre ancrage chrétien dont nous ne devons pas être gênés.
AT/JJD