Le père Federico Lombardi a réaffirmé la préoccupation et la douleur du Vatican pour les victimes civiles en Syrie, la violence qui y règne et l'absence de solution.
Le père Lombardi a été interrogé par la presse sur la crise syrienne à la suite de la publication de l'appel du jésuite Paolo Dall'Oglio, fondateur du monastère de Mar Musa. Acteur dans le dialogue interreligieux en Syrie, celui-ci estime, à quelques jours du massacre perpétré à Homs, que la situation en Syrie "devient de plus en plus tragique et (…) demande que le Saint-Siège prenne l'initiative immédiate d'une mission diplomatique d'exploration au plus haut niveau". Le père Dall'Oglio souhaite aussi l'implication de Moscou, pour laquelle "Il faut garantir à la Russie que ses exigences stratégiques en Méditerranée seront respectées". Pour le religieux, l'initiative menée par le Vatican devrait tenir compte des diverses sensibilités, qui sont exacerbées par la souffrance : celles des communautés chrétiennes orthodoxes byzantines qui entretiennent des rapports étroits avec le patriarcat de Moscou et qui ont donc un rôle très délicat actuellement, et celles des Arméniens, majoritaires parmi les chrétiens de Syrie. Le Vatican pourrait, selon lui, mettre à profit sa longue expérience de dialogue avec le monde musulman.
D'après le jeune jésuite, la guerre civile a déjà commencé en Syrie, qui risque la gangrène. Pour éviter que les communautés chrétiennes ne finissent comme celles d'Irak, il faut d'urgence une "initiative efficace" et un "effort de dialogue" avec Téhéran et Moscou. Celui-ci redoute, en effet, une "désagrégation du Moyen Orient".
Selon les opposants au régime, la révolte aurait fait plus de 6.000 morts, en 11 mois.
zenit/apic/at
