Introduire un tronc commun aux cours de religion, philosophie et morale dès l’enseignement fondamental… la proposition de la ministre de l’enseignement obligatoire, Marie-Dominique Simonet, fait son chemin auprès du parlement de la fédération Wallonie Bruxelles.
Une réflexion est menée, depuis plusieurs années, sur la possibilité de combiner la morale et la religion en un cours commun. Et, ces derniers mois, le dossier a nettement avancé sous l’impulsion de la ministre Simonet qui a entendu à plusieurs reprises le Conseil consultatif des cours philosophiques (CCCP) et les représentants des cultes.
Un accord semble se dégager aujourd’hui au parlement de la fédérations Wallonie Bruxelles autour de la proposition de la ministre de créer, dès le fondamental, un tronc commun afin de « développer la pensée rationnelle, logique et argumentative autour de trois grands axes » : le questionnement philosophique pour permettre le développement de schémas de pensée personnelle, le dialogue interconvictionnel avec une initiation aux différentes confessions religieuses et aux divers courants de la laïcité et enfin, l’éducation à une citoyenneté active abordant les bases de la vie en société et le développement moral.
Interrogée ce mercredi 18 janvier 2012 sur les antennes de Bel-RTL, Marie-Dominique Simonet, a précisé que ses propositions n’allaient pas dans le sens de réduire le nombre d’heures de cours des religions spécifiques, mais visaient la rencontre, l’ouverture et la lutte contre les différents intégrismes. Dès septembre 2013, une partie du contenu des cours sera donc identique dans les cours de religion et de morale, en primaire et secondaire. La ministre envisage pour cela de mettre en place des modules destinés aux enseignants qui devront se former dans les matières communes. Mais avant cela, il reste à définir et à produire le contenu concret de cet enseignement, une mission qui sera confiée à un groupe de travail représentatif des différentes convictions concernées.
Mgr Harpigny, évêque référent pour les cours de religion, se dit favorable à cette orientation, ajoutant que la concertation doit se poursuivre entre représentants des cultes et de la laïcité. Rappelant le pacte scolaire qui prévoit des cours « confessionnels », Mgr Harpigny insiste sur le fait que les cours de religion catholique doivent être donnés par des personnes de religion catholique et qu’il faudra rester attentif à ce qu’ils ne deviennent pas un cours d’histoire des religions.
Manu Van Lier