Mgr Pedro Arigo, vicaire apostolique de Puerto Princesa, s’est insurgé, le 22 septembre 2011, contre la signature par le gouvernement philippin de quatre accords miniers, pour un montant total de 14 milliards de dollars. Catholiques et protestants s’unissent pour dénoncer les dangers de l’exploitation irresponsable des mines.
Dans la province de Palawan, d’importants gisements de nickel ont été découverts à Brooke’s Point, dans la partie sud-ouest de l’île. Selon Eglises d’Asie (EDA), l’agence des missions étrangères de Paris (MEP), deux militants engagés auprès des populations locales qui refusent l’ouverture de mines sur leurs terres ont été assassinés. Leur mort a fait réagir Mgr Arigo, vicaire apostolique de Puerto Princesa, qui a dénoncé la signature d’accords miniers entre le gouvernement et des sociétés chinoises.
« C’est une gifle assénée aux habitants de Palawan en lutte contre l’exploitation irresponsable des mines », a-t-il déclaré le 22 septembre, sur les ondes de Radio Veritas. Mgr Arigo a déploré qu’en matière d’exploitation minière le gouvernement ne prenne en compte que les intérêts des grandes sociétés et néglige le bien-être des populations. Il a détaillé les dégâts environnementaux causés par les mines en activité, dont les conséquences pèsent directement sur les agriculteurs et les pêcheurs. « Les dirigeants de ces sociétés parlent toujours d’activités minières responsables ou durables, mais nous ne voyons rien de cela à Palawan, sinon des actions destructrices pour l’environnement et le gagne-pain des habitants », a encore dit l’évêque, en concluant que le gouvernement ne tenait aucun compte de l’avis des populations, exprimé pourtant par voie de pétition.
Des accords ont été signés entre le gouvernement philippin et des sociétés chinoises, lors du récent voyage du président Benigno Aquino en Chine. Ils concernent notamment l’extraction annuelle d’un million de tonnes de minerai de nickel à Palawan, ainsi que l’exploitation d’autres mines dans la province de Zambales, sur l’île de Luçon.
Face à l’envolée des cours mondiaux des matières premières et aux appétits que suscitent les pays détenant des réserves minières (à Palawan, outre des intérêts chinois, des capitaux canadiens et japonais sont présents), des voix s’élèvent aux Philippines pour demander une révision de la politique minière gouvernementale.
Des évêques catholiques, dont Mgr Pedro Arigo, ont décidé d’apporter leur soutien aux opposants à cette politique. En lien avec des responsables d’Eglises protestantes, ils ont annoncé la tenue d’un forum de trois jours, du 4 au 7 octobre prochains, pour dénoncer les dangers d’une activité minière incontrôlée.
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