En se rendant en Allemagne, le pape n’effectue pas uniquement son 21e voyage à l’étranger, il retrouve son pays natal, afin d’y « relancer le thème de la nouvelle évangélisation du continent » européen et proposer « son message de foi qui regarde avec espérance un avenir centré sur les valeurs chrétiennes ».
Selon le quotidien du Vatican, L’Osservatore Romano, il est « indéniable qu’un processus de sécularisation concern(e) toute l’Allemagne alors que la Loi fondamentale (à savoir la Constitution de la République fédérale d’Allemagne) a été rédigée après la guerre dans l’esprit des valeurs chrétiennes ».
« Avec une société aussi complexe comme toile de fond, il est donc évident que le dialogue oecuménique et avec les autres religions et cultures, tout comme la recherche d’une coexistence, sont les devoirs prioritaires de l’Eglise catholique locale, comme réponse aux nombreux problèmes actuels ».
A la veille de l’arrivée de Benoît XVI à Berlin, la visite du pape ne faisait pas encore les gros titres de la presse. La crise économique européenne l’emportait sur l’imminent séjour du pape. Ainsi, les plus grands quotidiens, parmi lesquels la Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Welt, annonçaient, le 21 septembre, la dégradation de la note de crédit de l’Italie par une agence de notation.
A Berlin, en signe de bienvenue au pape allemand, deux gigantesques affiches de 45×64 mètres, reproduisant la Une publiée par le quotidien allemand Bild, au lendemain de l’élection de Benoît XVI, ont été installées. Disposées sur deux des côtés du bâtiment qui abrite le siège du groupe de presse Axel Springer, propriétaire de Bild, les affiches représentent une photo de Benoît XVI saluant la foule depuis la basilique Saint-Pierre, quelques instants après la fin du conclave, surmontée du titre « Wir sind Papst » (Nous sommes pape). Les rues principales de Berlin, près du Bundestag, ont été également pavoisées aux couleurs du Vatican.
Petite nouveauté écologique : lors des trajets qu’il effectuera au coeur des villes allemandes, Benoît XVI se déplacera pour la première fois à bord d’une papamobile ‘verte’.
S’il déplore le boycott annoncé par certains parlementaires au Reichstag, Mgr Robert Zollitsch, le président de la Conférence épiscopale allemande, dit néanmoins espérer que ceux-ci puissent lire son discours et y réfléchir. Il a aussi souhaité que le pape puisse « réveiller » les catholiques et l’ensemble du peuple allemand.
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