Lors de ce bref séjour en Croatie qui constitue le 19e déplacement hors d’Italie de son pontificat, le pape s’est rendu à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, lieu où se trouve la tombe du bienheureux Alojzije Stepinac, qui fut archevêque de Zagreb de 1937 à 1960. Ce fut l’occasion de rendre hommage à celui qui fut béatifié par Jean-Paul II, en octobre 1998.
Benoît XVI a ainsi confié qu’il voyait dans le cardinal Stepinac un « pasteur intrépide, exemple de zèle apostolique et de fermeté chrétienne, dont l’existence héroïque illumine encore aujourd’hui les fidèles des diocèses croates ».
Dans la cathédrale de Zagreb, le pape a salué la solide conscience chrétienne grâce à laquelle le cardinal Stepinac avait su « résister à tout totalitarisme, devenant au temps de la dictature nazie et fasciste le défenseur des juifs, des orthodoxes et de tous les persécutés, et puis, dans la période du communisme, avocat de ses fidèles, spécialement de tant de prêtres persécutés et tués ». Benoît XVI a ainsi répondu à ceux qui accusent le prélat croate de complicité passive dans le génocide de centaines de milliers de Serbes, juifs et Tsiganes par le régime oustachi. Bien au contraire, a expliqué le pape, « il est devenu ‘avocat’ de Dieu sur cette terre, parce qu’il a défendu avec ténacité la vérité et le droit de l’homme de vivre avec Dieu », au point de sacrifier sa vie, lui dont la mort marque « le sommet des violences perpétrées contre l’Eglise durant la terrible période de la persécution communiste ». Les catholiques croates, en particulier le clergé, a relevé Benoît XVI, ont été l’objet de vexations et de brimades systématiques, qui visaient à détruire l’Eglise catholique, à partir de sa plus haute autorité locale.
Le pape a souligné que l’époque communiste, de 1945 à 1990, avait été caractérisée par une génération d’évêques, de prêtres et de religieux prêts à mourir pour ne pas trahir le Christ, l’Eglise et le pape. L’unité de ces hommes, a encore assuré le souverain pontife, « explique ce qui est humainement inexplicable : qu’un régime aussi dur n’ait pu soumettre l’Eglise ».
S’adressant aux évêques et aux prêtres Benoît XVI leur a demandé d’être au service de la réconciliation entre les chrétiens divisés et entre les chrétiens et les musulmans. Il a également encouragé les prêtres à ne pas perdre leur âme, à rester vigilants dans la prière et dans la vie spirituelle.
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