En recevant en audience le nouvel ambassadeur de Syrie auprès du Saint-Siège, le 9 juin dernier, Benoît XVI a souhaité de véritables réformes dans la vie politique du pays, mettant en garde contre l’intolérance, la discrimination ou le conflit.
Dans un discours remis au diplomate de Damas, Hussan Edin Aala, Benoît XVI soutient que « les événements intervenus au cours des derniers mois dans certains pays du pourtour de la Méditerranée, dont la Syrie, manifestent le désir d’un avenir meilleur dans les domaines de l’économie, de la justice, de la liberté et de la participation à la vie publique« . Il assure que ces événements montrent aussi l’urgente nécessité de véritables réformes dans la vie politique, économique et sociale. Des évolutions qui ne doivent pas se réaliser en termes d’intolérance, de discrimination ou de conflit, et encore moins de violence. Le pape appelle, au contraire, au respect absolu de la vérité, à la coexistence, aux droits légitimes des personnes et des collectivités, ainsi qu’à la réconciliation. Ces principes, affirme le message pontifical, « doivent guider les autorités, tout en tenant compte des aspirations de la société civile, ainsi que des insistances internationales« .
Le compromis plutôt que la force
Après avoir souligné le rôle positif des chrétiens en Syrie, et leur travail pour la construction d’une société où tous doivent trouver leur place, Benoît XVI évoque le besoin de faire progresser la paix dans la région, et souhaite une solution globale. « Celle-ci« , explique-t-il, « ne doit léser les intérêts d’aucune des parties en cause et être le fruit d’un compromis et non de choix unilatéraux imposés par la force« .
Les propos de Benoît XVI interviennent alors que la communauté internationale semble de plus en plus soucieuse face à la situation en Syrie, où la contestation au régime de Bachar al-Assad est réprimée dans le sang. Le Conseil de sécurité des Nations unies étudie actuellement un projet de résolution qui condamne la Syrie, près de trois mois après le début des violences. La résolution sera soumise au vote dans les prochains jours, alors que de nombreux Syriens commencent à fuir vers la Turquie voisine. (CtB/Apic/PA)