La communauté de Sant'Egidio est particulièrement active dans la lutte contre le SIDA, avec son ambitieux programme Dream (Drugs Resource Enhancement against Aids and Malnutrition) dans dix pays africains.
Depuis leur ouverture il y a dix ans, les centres Dream offrent aux malades du SIDA dans des pays africains un traitement gratuit et de haute qualité, équivalent aux standards des pays occidentaux. Les résultats sont spectaculaires. Il n'y a pratiquement plus d'enfants qui naissent séropositifs si les femmes enceintes reçoivent le bon traitement.
Le 13 mai dernier a eu lieu, à Rome, la 7e conférence internationale organisée par la communauté Sant'Egidio : "Accès universel au traitement : le pas décisif pour vaincre le SIDA".
Grâce à la thérapie antirétrovirale, le virus du SIDA perd de sa force et peut ne plus être transmis. Une recherche de six ans menée sur 26.000 patients, dans un district du Malawi, en Afrique, a démontré que le nombre de femmes enceintes séropositives a diminué de 7 à 3,5%. Une recherche récente de l'Institut américain pour les maladies infectieuses confirme ces résultats, qui encouragent les intuitions et les postulats du programme Dream de Sant'Egidio.
Néanmoins, la plupart des pays africains, et l'Organisation Mondiale de la Santé, se réfèrent toujours à des lignes directrices moins ambitieuses, qui sont éthiquement inacceptables, selon Sant'Egidio, puisque cela condamne de facto des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à la mort. Sant'Egidio se réjouit que des enquêtes récentes démontrent pour la première fois, avec des bases scientifiques, que le traitement généralisé est un élément décisif afin d'endiguer l'épidémie et améliorer la santé publique. En effet, sans thérapie, près de 40% des enfants nés de mères séropositives seront eux-mêmes séropositifs (à cause d'une transmission pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement), tandis qu'avec une thérapie adaptée (HAART), le pourcentage retombe à 1 ou 2%.
Les propositions de DREAM sont les suivantes : proposition du test de dépistage à tous, traitement immédiat des séropositifs (avec la trithérapie, HAART), traitement de toutes les femmes enceintes, circoncision pour tous les nouveau-nés masculins, éducation à la santé et formation à tous les niveaux.
Le principal contre-argument au traitement universel est son coût. Pourtant, Sant'Egidio soutient qu’il n'est pas seulement humainement et éthiquement nécessaire de traiter tous les séropositifs, mais que cela est économiquement positif. S'il existe un investissement supplémentaire important à réaliser pour rendre accessible le traitement universel, l'investissement est progressivement remboursé. Par ailleurs, le renforcement des systèmes sanitaires ne profite pas uniquement aux malades du SIDA, mais permet de lutter plus efficacement contre toutes les maladies. Avec des méthodes améliorées, de meilleures infrastructures et une meilleure formation du personnel de santé, davantage de malades sont soignés correctement.
En Belgique, Sant'Egidio soutient le programme Dream au Malawi, au Mozambique et en Tanzanie, par l’intermédiaire de son ONG « Viva Africa ». Le Ministère fédéral de la Coopération au développement (DG-D), le département Coopération au développement de la Flandre (VAIS) et le département Coopération au développement de Wallonie-Bruxelles (WBI) soutiennent également les projets Dream.
Sites Internet : https://Dream.santegidio.org ou https://www.santegidio.be/vivaafrica.php
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