Ce mardi 27 juin, le gouvernement colombien et les FARC ont célébré la fin du désarmement de la principale guérilla du pays. Ce désarmement aura pris quatre mois, à la suite d'un conflit qui aura duré plus d’un demi-siècle.
Le président colombien Juan Manuel Santos (prix Nobel de la Paix 2017) et l'ancien chef suprême des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxiste), Rodrigo Londoño (alias "Timochenko"), ont officiellement acté le retour à la vie civile des ex-combattants à l'occasion d'une cérémonie qui avait lieu à Mesetas, dans le centre du pays. La veille, la mission des Nations unies (ONU) en Colombie a annoncé que les quelque 7.000 combattants des FARC avaient remis leur arsenal, soit 7.132 armes. Ces dernières seront fondues pour permettre de créer trois monuments qui seront érigés à New York, à Cuba – siège des négociations de paix – et en Colombie. Ils symboliseront la fin du conflit armé en Colombie. De quoi tourner la page du plus ancien conflit armé d’Amérique latine qui a fait au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés.
La prochaine étape sera le retour à la vie civile de ces désormais ex-guérilleros, jusque-là regroupés dans 26 zones du pays et qui bénéficieront d’une justice spéciale garantissant l’amnistie pour la majorité d’entre eux. Par ailleurs, l'accord prévoit une réparation morale et matérielle des victimes, et des sanctions contre les responsables de crimes graves.
Dans cet accord de paix, les Farc s'engagent également à mettre fin aux cultures illicites (par exemple la coca, composant de base de la cocaïne) dans leurs zones d'influence. De leur côté, les autorités vont proposer des sources alternatives de revenus aux paysans et un programme de santé publique.
Réforme agraire
Une réforme agraire pour la répartition des terres, l'accès au crédit et l'installation de services basiques en zones de conflit est également prévue. Une mesure qui va dans le sens de la défense des paysans pauvres et qui était à l'origine de la naissance des Farc en 1964.
Ces Farc devraient enfin progressivement muer en parti politique. Le gouvernement a prévu de leur octroyer dans un premier temps un minimum de cinq sièges à la Chambre des députés et cinq sièges au Sénat, pour deux mandats de quatre ans. Et elles présenteront d'autres candidats à l'occasion des prochaines élections en 2018.
P.G. (avec la Libre Belgique)
Photo: Des membres de l'ONU récupérant les armes des Farc.
