Benoît Lobet est missionnaire de la miséricorde: « un prêtre est venu me trouver car il avait conscience d’avoir trahi un secret de confession »


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Benoît Lobet est missionnaire de la miséricorde: « un prêtre est venu me trouver car il avait conscience d’avoir trahi un secret de confession »
Par Vincent Delcorps
Publié le
3 min

Nouvelle étape au cœur de cette année jubilaire : les "missionnaires de la miséricorde" sont attendus à Rome en cette fin de semaine. Ces prêtres sont invités à incarner l’infinie miséricorde de Dieu. Parmi eux, quelques Belges, dont Benoît Lobet. Qui nous a confié ses impressions peu avant son départ.

C’est en 2015 que tout commence : cette année-là, le pape François annonce son intention de désigner des "missionnaires de la miséricorde". Une décision inédite qui se concrétise dès l’année suivante : plusieurs centaines de prêtres se trouvent alors ainsi institués. "C’était une manière de dire que la miséricorde de Dieu était absolue et universelle et qu’on ne devait jamais en douter nulle part", détaille Benoît Lobet, doyen de Bruxelles-Centre et missionnaire de la miséricorde.

Trahir le secret de la confession

Si ces missionnaires sont appelés à rappeler, de toutes les manières possibles, la miséricorde de Dieu, ils sont aussi dotés d’une rare prérogative. "Il existe une liste de péchés, graves et peu fréquents, dont l’absolution était jusqu’alors réservée au Saint-Siège", reprend Benoît Lobet. Ces péchés, parmi lesquels figurent la profanation des espèces eucharistiques ou la trahison du secret de la confession (mais ni les meurtres ni les abus sexuels), entrainent une excommunication immédiate. Depuis 2016, outre le Saint-Siège, les missionnaires de la miséricorde peuvent absoudre ces péchés. Et le doyen Lobet en a eu l’occasion. "Je me souviens notamment d’un prêtre français qui est venu me trouver, ayant conscience d’avoir trahi directement un secret de confession. Il était de facto excommunié. J’ai pu le réconcilier avec la vie de l’Eglise."

 Depuis 2016, les missionnaires de la miséricorde sont régulièrement invités par le Pape à Rome. Il faut dire que le lien est étroit entre eux. "Lorsque François viendra à disparaitre ou à cesser ses fonctions, les missionnaires de la miséricorde disparaitront avec lui."

A Rome sans le Pape

De ce vendredi 28 mars à ce dimanche 30 mars, c’est plus de 500 missionnaires de la miséricorde qui sont attendus à Rome. Au programme : des conférences sur l’évangélisation et la miséricorde, un concert, des temps de prière, le franchissement de la Porte sainte, une messe. "C’est toujours intéressant de se retrouver à Rome", témoigne Benoît Lobet. "On retrouve d’autres pasteurs, appelés à transmettre le même message mais dans des contextes culturels très divers. Et puis, cela permet de sentir les urgences du Saint-Père et de son entourage."

Circonstance particulière : en convalescence, le pape François ne rencontrera pas les pèlerins. "Quand il est présent, c’est naturellement toujours un plus. Je l’ai rencontré plusieurs fois : c’est une personne extrêmement chaleureuse, remplie d’humour. J’ai toujours été frappé aussi par la façon joyeuse dont il vit son ministère. Même si la maladie et la fatigue le rattrapent à présent…"

Vincent DELCORPS

Catégorie : Eglise monde

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