Le dimanche 24 novembre marquait la fin de la COP 29 à Bakou, en Azerbaïdjan. Après de longues négociations, les pays présents sont finalement parvenus à un accord sur le montant à allouer aux pays en développement pour les aider à faire face aux changements climatiques.
Feux de forêt, inondations, réchauffement des mers et des océans : autant d’effets du changement climatique qui frappent durement notre planète. Bien que nos pays ne soient pas épargnés, certaines régions du monde en subissent les conséquences de manière récurrente et à une échelle dramatique. Paradoxalement, ce sont les nations les moins développées qui souffrent le plus des effets de la pollution causée par les pays industrialisés.
Un montant bien trop bas
Réunis à Bakou pour la 29e COP, les États ont débattu, négocié, puis convenu d’un montant annuel de 300 milliards de dollars à verser par les pays développés à ceux en développement (1 300 milliards d’ici à 2035). Si ce chiffre peut sembler conséquent, il reste bien en deçà des attentes. En effet, les pays en voie de développement réclamaient 1 000 milliards par an et ont qualifié le résultat de la COP d’“insulte”.
Interrogé sur le sujet dans Décryptages, Christophe Renders, chargé d’analyse au Centre Avec, partage cette frustration : “Il est vrai que c'est très décevant et on peut même se dire qu'il n'y a pas beaucoup d'engagement supplémentaire des pays développés, des pays plus riches pour alimenter ce fonds.”
De plus, en tenant compte des 100 milliards promis en 2009 lors de la COP de Copenhague et de l’inflation, l’augmentation est loin d’être significative : “Avec l’inflation, les 100 milliards de la COP de Copenhague seraient devenus 258 milliards. On peut donc dire qu’on passe de 258 milliards à 300 milliards.”
Une crise de la coopération
L’un des atouts majeurs de la COP, comparée à d’autres rassemblements internationaux, est qu’elle inclut tous les États, grands et petits. “Les petits États ont voix au chapitre, ce qui est très important,” souligne Christophe Renders. Cependant, il déplore un manque de coopération globale : “Nous avons de plus en plus de mal à sortir de nos intérêts propres pour se mettre ensemble sur un enjeu qui est commun à toute la planète. Que nous le voulions ou non, personne ne pourra se dire indemne des effets du dérèglement climatique. S’il y a bien un enjeu sur lequel on doit coopérer, c’est celui-là.”
Selon Christophe Renders, les résultats des COP traduisent une crise plus large dans la gestion des problématiques internationales : “On le voit aussi avec la difficulté de respecter le droit humanitaire, par exemple dans les conflits actuels et en particulier au Proche-Orient.”
Une question de justice
Mais doit-on vraiment puiser dans nos ressources pour aider d’autres pays alors que nous-mêmes peinons à nous adapter aux changements climatiques ? Pour Christophe Renders, c’est avant tout une question de justice : “Nous avons une sorte de dette historique. Les gaz à effet de serre s'accumulent et viennent aussi de ce que nous avons émis tout au long de l'histoire, de notre industrialisation.”
L’espoir demeure qu’à l’avenir, les pays du Nord s’engagent davantage à soutenir ceux du Sud. Une collaboration plus ambitieuse pourrait permettre de mieux lutter contre les changements climatiques et d’en atténuer les effets sur les populations les plus vulnérables.