Après la fin de la dernière session du synode, vient le temps de sa réception dans les Eglises locales. Comment favoriser cette assimilation ? Nous avons posé la question à Nathalie Becquart, sous-secrétaire du synode, et au Belge Alphonse Borras, expert-théologien à l'assemblée synodale.
Alphonse Borras : A bien des égards, les grandes requêtes du processus synodal trouvent déjà une réponse relativement satisfaisante dans les diocèses belges. A Liège, l’évaluation du travail des prêtres et des équipes pastorales a été mise en place il y a 30 ans. Des laïcs sont impliqués à différents niveaux de la vie, de la mission et de la gouvernance de l’Eglise. Ce sont des choses acquises, mais il faut les affiner.
Une vraie question, chez nous, est celle de l'ouverture de l’Eglise au monde, dans le sens de Vatican II. Il y a aujourd’hui une mouvance qui favorise la piété et une compréhension sacrale de la religion. Mais quel est le projet de l’Eglise pour rendre l’Evangile présent dans la société? Est-ce que nous rendons compte de notre foi? Sommes-nous sensibles à l'humanisation de notre monde qui est en quelque sorte la finalité de l'incarnation de Dieu? Tout cela n’est pas joué d’avance.
Nathalie Becquart : Le document final, au paragraphe 9, invite très concrètement tous ceux qui sont déjà investis dans le synode à s’engager dans sa mise en œuvre, notamment à travers l’animation, le partage de l’expérience synodale, la diffusion des documents.
On demande aussi à toutes les Eglises locales de "poursuivre leur chemin quotidien avec une méthodologie synodale de consultation et de discernement, en identifiant des moyens concrets et des parcours de formation pour réaliser une conversion synodale tangible dans les différentes réalités ecclésiales". La formation est un volet très important de la réception.
On demande par ailleurs aux conférences épiscopales de consacrer des ressources et d'engager des personnes pour accompagner ce chemin de croissance en tant qu'Eglise synodale en mission. Il s’agit d’assurer le suivi de la mise en œuvre, d'évaluer régulièrement les progrès réalisés en matière de synodalité et de participation de tous les baptisés, dont bien sûr les femmes.
Propos recueillis par Christophe HERINCKX