Le représentant du pape François en Belgique s'apprête à prochainement accueillir son "chef" chez lui. Pour l'occasion, il a accordé un long entretien à CathoBel. Il nous explique en quoi consiste son métier, nous parle de ses relations avec le Pape et des raisons de sa visite en Belgique.
En réalité, c'est déjà la deuxième fois que Franco Coppola s'apprête à recevoir le pape François. En 2015, il est nonce en Centrafrique lorsque le Pape décide de s'y rendre. "Il voulait aller dans un pays pauvre", se souvient le nonce. "Et à ce moment-là, le pays était institutionnellement très pauvre. Il y avait encore des institutions, mais pas de forces régulières, pas d'armée, de police... Rien! Il y avait deux bandes de rebelles qui se battaient."
Témoin de miracles
Dans ce contexte très incertain, de nombreuses voix contestent l'opportunité d'un voyage en Centrafrique. Mais François y croit. Et travaille de près avec Franco Coppola. "J'ai été appelé à plusieurs reprises à Rome. C'est à partir de ce moment-là qu'on s'est bien connu. J'ai senti tout de suite la foi exceptionnelle que porte cette personne. Devant toutes les difficultés, il disait: "moi, je sens que je dois y aller'".
Le voyage sera finalement un grand succès. "Comme tout homme moderne, j'avais certaines réticences vis-à-vis des miracles. Mais je peux dire que j'ai été témoin de miracles avant et pendant ce voyage. Quand Dieu veut quelque chose, il le réalise malgré toutes les oppositions. Ce voyage est quelque chose qui m'a beaucoup marqué."
Des problèmes de santé localisés
C'est en février 2024 que Mgr Coppola rencontra le Pape pour la dernière fois. "Il était très bien. Du point de vue de sa santé, et psychologiquement, il est bien. Il a des problèmes très localisés - le genou. Maintenant qu'il l'a accepté, ce n'est plus un problème pour lui de se faire porter en chaise roulante. Et puis, quand il était jeune, on lui a coupé une partie du poumon. Cela le rend faible vis-à-vis des maladies respiratoires. C'est pourquoi pendant l'hiver, il évite de sortir ou de trop s'engager."
L'élan missionnaire du Pape
Pourquoi la Belgique? "Je crois que c'est tout à fait cohérent avec son choix d'aller aux périphéries. On voit toujours la Belgique comme le centre, le coeur, de l'Europe, et c'est la réalité. Mais ce centre montre d'une manière manifeste la réalité de la sécularisation. De ce point de vue, c'est devenu un pays de frontières. L'Eglise y est confrontée à une situation nouvelle. Et elle la subit le plus souvent. L'élan missionnaire et évangélisateur du Pape va tous nous aider pour faire face à ce défi."
Conformément à la tradition, le pape François logera à la nonciature. Il y prendra aussi ses repas. "Ce sera l'occasion de prendre un moment de repos, et d'échanger avec les collaborateurs, de préparer les rencontres. Si on veut qu'il puisse donner le meilleur de lui-même, il ne doit pas arriver épuisé aux rencontres."