Guerre en Ukraine: sur le terrain, on ne fait pas de distinction en fonction des religions…


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Guerre en Ukraine: sur le terrain, on ne fait pas de distinction en fonction des religions…
Michel Dymyd, prêtre greco-catholique ukrainien officiant à Lviv.
Par Arnaud SPILIOTI
Publié le
2 min

Alors que la guerre fait rage depuis plus de deux ans, des religieux et des laïcs s’engagent en Ukraine pour venir en aide aux réfugiés, permettant ainsi de préserver un dialogue œcuménique, dans l’espoir de sortir le plus rapidement possible du conflit.

L’avancée des relations œcuméniques en Ukraine semble désormais se jouer au niveau des structures qui cherchent à dépasser les fractures institutionnelles. Pour Jérôme Dartiguenave, chargé de mission Ukraine à L’Œuvre d’Orient (une association engagée dans plusieurs projets humanitaires, soutenus par l’Eglise gréco-catholique), "l’important est de venir en aide aux populations sans distinction religieuse".

Ce sexagénaire se réjouit de voir la majorité des Ukrainiens se situer au-delà des divisions. "Quand je vais rendre visite à des personnes déplacées, je n’observe pas de division notoire. Au contraire, chacun explique être chrétien, sans distinction. Les prêtres qui sont engagés sur le terrain sont dans la même logique. Nous sommes confrontés à un œcuménisme renouvelé, et je crois que les Eglises ont leur rôle à jouer dans ce processus."

Pour le P. Michel Dymyd (photo), qui officie dans une paroisse du centre de Lviv, l’essentiel est de "répondre aux besoins des réfugiés sans distinctions". "Tous les besoins humanitaires sont présents. Il y a plus de cinq millions de réfugiés dans le pays. Ces personnes ont besoin de tout ce que vous pouvez imaginer. Partout dans le pays, les Eglises viennent en aide aux personnes, sans chercher à savoir s’ils sont russophiles, ou même sympathisants. Actuellement, nous devons nous ouvrir à la miséricorde et continuer à recevoir l’autre dans sa douleur. Cette étape est cruciale pour avancer vers la paix, bien qu’il soit encore trop tôt pour en parler."

François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux de l’IRIS, minimise quant à lui le rôle des Eglises dans la résolution de ce conflit. "Sur ce sujet, on survalorise le rôle du religieux. L’idée d’une paix qui passerait par ces Eglises me semble complètement illusoire. Le religieux peut agir comme un médiateur dans le cadre de conflits très spécifiques. Pour l’heure, la résolution de ce conflit semble appartenir à la sphère politique."

Arnaud SPILIOTI

Catégorie : Eglise monde

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