Ce dimanche, la cathédrale Saint-Aubain était le lieu cosmopolite par excellence. On s’y interpellait en espagnol, en italien et bien sûr en français. Tous étaient rassemblés pour vivre les ordinations presbytérales et soutenir les ordinands : José-Miguel Alvarez originaire du Chili, Luciano Borghese originaire d’Italie, Gustavo-Adolfo Lezcano originaire de Colombie et Patrick Bodart, un enfant d’Hingeon. Ce sont les quatre nouveaux prêtres du diocèse.
Les ordinations presbytérales constituent un moment tellement fort en émotion. Pour les ordinands qui s’apprêtent à vivre une étape cruciale dans leur vie. Pour les familles bien sûr et aussi pour tous les amis qu’ils ont pu se faire au cours de leurs années de formation au séminaire. Ils y ont suivi des cours mais aussi vécu des insertions pastorales. Gustavo-Adolfo, Luciano et José-Miguel ont vécu encore des temps de mission un peu partout dans le monde. Riches de ces différentes expériences, ils étaient prêts pour leur ordination. Prêts mais aussi émus et stressés, bien sûr.
C’est en procession que les futurs ordonnés ont fait leur entrée dans la cathédrale précédés par de très nombreux prêtres. En français mais aussi en espagnol et en italien, Mgr Warin a salué l’assemblée. Trois heures plus tard, à l’issue de la célébration, il reprendra la parole, dans les trois langues, pour un merci. Il remerciera les familles d’avoir donné même si cela n’a peut-être pas été toujours simple voire évident un enfant à Dieu.
Le chanoine Barbieux, président du séminaire de Namur et l’abbé Benoit Menten, recteur du séminaire Redemptoris Mater ont présenté leurs candidats à l’ordination. On en retiendra que ces futurs prêtres ont bien sûr la foi chevillée au corps que ce sont encore des personnes de relations, qui se donnent aux autres. Serviables, disponibles… autant d’adjectifs qui les décrivent au mieux.
« Ami prêtre, qui es-tu ? »
Trois des ordonnés font partie du Chemin néocatéchuménal, un itinéraire de foi, une catéchèse adaptée au monde tel qu’il est aujourd’hui. Les jeunes du Chemin qui se destinent à la prêtrise rejoignent, à la suite d’un tirage au sort, un des séminaires Redemptoris Mater. Des séminaires présents à travers le monde dont un se trouve à Namur. Ils suivent les cours au studium en même temps que les séminaristes du Grand Séminaire Francophone de Belgique.
Dans son homélie, bien de circonstance, Mgr Warin a répondu à la question (lire par ailleurs) : « Ami prêtre, qui es-tu ? » Il a aussi abordé la place du prêtre et celle du laïc. Mgr Warin : « Je cite le Cardinal Danneels : ‘Seul le regard de la foi est (…) capable de voir le prêtre tel qu’il est : un homme de Dieu, quels que soient ses lacunes, ses défauts, ses péchés. Ce sont les gens simples qui souvent réalisent la chose les premiers. Ils ont une connaissance spontanée, prélogique de ce qu’est le prêtre. Ainsi François d’Assise : Le Seigneur m’a donné et me donne encore, à cause de leur caractère sacerdotal, une si grande foi aux prêtres qui vivent selon la règle de la sainte Eglise romaine, que, même s’ils me persécutaient, c’est à eux que malgré tout je veux avoir recours » (Ibid., p.29).’ »
Profond, prenant
La liturgie d’ordination débute, une fois le chant du Veni Creator Spiritus terminé, par l’engagement des ordinands. D’une même voix, ils ont dit leur volonté notamment « de célébrer avec foi les mystères du Christ, tout spécialement dans le sacrifice eucharistique et le sacrement de réconciliation. » Pendant la supplication litanique, les quatre se couchent sur le sol, face contre terre. La prostration, c’est le nom de ce geste, est un moment rare et fort. Ce geste liturgique symbolise l’abandon total d’une vie à Dieu. Mgr Warin imposera les mains sur la tête de chacun avant de réciter la prière d’ordination. Imposition des mains et récitation de la prière sont les deux maillons de l’ordination. Les rites complémentaires s’enchaînent : réception de la chasuble et de l’étole, onction des mains avec le Saint-Chrême, remise du pain et du vin et le baiser fraternel.
A l’issue de la célébration, Mgr Warin annoncera les lieux où les nouveaux prêtres débuteront leur ministère. Un moment toujours très attendu. L’abbé Patrick Bodart est nommé vicaire à Arbre, Bois-de-Villers, Profondeville et Rivière. L’abbé Luciano Borghese est lui nommé vicaire pour l’Unité pastorale Joachim et Anne de Bouillon. L’abbé José-Miguel Alvarez est nommé dans le secteur pastoral d’Assesse. Et Gustavo-Adolfo Lezcano débutera lui son ministère dans le secteur pastoral de Leuze-Aische-en-Refail.
Oser entendre l'appel de Dieu
L’abbé Patrick Bodart a pris la parole pour les remerciements. Il a parlé en son nom et en celui de ses confrères. Remerciements à la famille, aux amis, aux proches, aux formateurs du séminaire comme aux professeurs, aux paroissiens accueillants lors des stages… Il rappellera encore que la première école de la foi est la famille « avec ses imperfections » soulignera-t-il. Famille vecteur indispensable dans la transmission de la foi. Et de regretter que seulement quatre ordinations aient eu lieu, dans le diocèse, cette année. Il encouragera encore les jeunes à oser entendre l’appel du Seigneur tout en y répondant : l’appel à changer de vie, à tout quitter pour mettre ses pas dans les siens.
Emu, l’abbé Bodart invitera ensuite les séminaristes et les jeunes prêtres à les rejoindre pour adresser une prière à Saint-Joseph et un chant à la Vierge Marie.
La célébration des ordinations s’est terminée par la traditionnelle photo de famille, les applaudissements d’une assemblée heureuse et les premières bénédictions données, dès le parvis de la cathédrale, par les nouveaux prêtres.
Christine Bolinne
Photos : Elisabeth Deshayes et Emilie Vanden Bossche