La vie de Jésus était faite de rencontres et de paroles échangées. Parfois, il était bien reçu. Parfois aussi, il était contesté (comme dimanche passé). Ainsi, bon gré mal gré, sa Parole se fraye un chemin jusqu'à nous. Découvrez le commentaire de l'Evangile du jour [Marc 4, 26-34], par Marie-Thérèse Hautier.
Il est des évangiles que l'on retrouve avec joie, d'autres qui nous dérangent et donnant envie de passer outre. Il est des passages dont on se souvient bien parce qu'ils nous ont marqués.
Ce dimanche, l'évangile nous appelle à l'espérance. Elle, dont nous devons, chacun et chacune, prendre un soin tout particulier tant elle est battue en brèche.
Si les esprits chagrins ont le vent en poupe, il y a un devoir de résistance. C'est avec plaisir que je retrouve ces paraboles; de courtes histoires, bien ficelées, qui suscitent l'imaginaire. Jésus est un conteur exceptionnel: quand il a commencé une histoire, on ne veut plus le lâcher jusqu'à la fin.
Bien sûr, ces deux paraboles ont été entendues, commentées tant de fois. Alors, pourrait surgir un sentiment d'ennui, déjà (trop) vu, entendu…
Puis-je me risquer, avec vous, à deux ou trois points d'attention?
La première parabole, je la chéris particulièrement: c'est une perle rare de Marc, que ni Matthieu ni Luc n'ont voulu reprendre dans leur évangile. Pourquoi ont-ils fait l'impasse? Cela fait partie des nombreuses questions que j'aimerais leur poser! De cette parabole, je retiens "il ne sait comment". Dans un monde où tout se veut sous contrôle, où la prétention à tout connaître et tout savoir de l'autre, cette parabole invite au laisser faire, à l'acceptation. Le semeur a fait son travail avec compétence. Et maintenant, advienne que pourra.
Il en va de même chaque fois que nous semons une idée, des valeurs, un projet, que ce soit dans l'éducation ou dans d'autres domaines. Après avoir assumé sa part, laisser la place à ce qui peut grandir.
La deuxième parabole évoque elle aussi la notion de croissance, du plus petit au plus grand. J'y vois comme un éloge du minuscule. Ce qui paraît moindre comporte des potentialités. Jésus part de la réalité qui l'entoure et la voit en profondeur.
La croissance végétale décrite ici prend du temps. On peut y voir aussi un éloge de la patience. Cette patience, Jésus l'exerce aussi; au fur et à mesure de l'évolution de ses disciples. Il se permettra d'en dire davantage. N'en doutons pas: il voit plus loin et plus profond que nous, mais il s'adapte à notre capacité de compréhension.
Sans savoir comment, les réalités qui grandissent et déploient ne manquent pas. Avons-nous le même regard que celui de Jésus, attentif aux êtres et aux choses? Un regard à la fois pertinent et confiant, ouvert à l'espérance. Il est proche de celui du psalmiste, qui se réjouit de l'action de Dieu: "Qu'il est bon de rendre grâce au Seigneur (…) d'annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité au long des nuits" (psaume 91).

Voilà ce que je glane aujourd'hui dans l'évangile. Et vous, que glanez-vous?
Marie-Thérèse HAUTIER