Mgr Terlinden répond à ses premières interviews dans les médias, et n’élude aucune question


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Mgr Terlinden répond à ses premières interviews dans les médias, et n’élude aucune question
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le
4 min

"Que ferez-vous en sortant du studio?" "Où fêterez-vous Noël?" Que ce soit sur le plateau de RTL-TVI ou en répondant à De Zondag, l'archevêque de Malines-Bruxelles s'est un peu confié. Il a surtout réaffirmé sa position ferme sur les scandales du moment.

Interrogé en vue des prochaines élections, Mgr Terlinden avoue "discerner avec [s]a conscience ce qui correspond le plus à [s]es valeurs" - ©Tommy Scholtes

Bien sûr, les deux interviews ont abordé la belle nouvelle de la semaine: l'annonce que le pape a faite de venir en Belgique l'année prochaine. "Il est exceptionnel que ce pape visite un pays d'Europe occidentale", reconnaît Mgr Terlinden. François privilégie plutôt les destinations "dans les périphéries" pour ses voyages apostoliques.

Relire les réactions en Belgique à l'annonce du voyage papal

"La Belgique a peut-être un avantage, confie Mgr Terlinden dans De Zondag, car, lorsque [Jorge Bergoglio] était jeune prêtre en Argentine, il avait des amis belges qui l'aidaient. C'est aussi un signe de soutien pour nous. En tant qu’Église dans un pays sécularisé, nous sommes confrontés à des défis majeurs. Sa visite montre qu’il connaît la situation dans laquelle nous nous trouvons." Dans les deux médias, le primat de Belgique admettra aussi un appui du Roi et de la Reine, pour convaincre François.

Mgr Terlinden se sent invité à prendre plus d'initiatives pour les gens

Luc Terlinden était évidemment attendu sur deux autres sujets brûlants: les abus sexuels dans l'Eglise et le scandale des 30.000 enfants qui auraient été enlevés de leurs mères. L'archevêque de Malines-Bruxelles a répondu "sans langue de buis" (selon l'expression utilisée par le père Tommy Scholtes). Qu'avez-vous ressenti en voyant la série Godvergeten?, demande le journaliste de De Zondag. "Cela m'a profondément touché de voir et d'entendre la douleur des victimes. Mais c'était aussi une invitation pour moi à prendre encore plus d'initiatives, à faire encore plus pour ces gens."

Comme sur le plateau de RTL-TVI, l'archevêque cite ensuite les mesures prises pour davantage de prévention pendant la formation des séminaristes. Il répond à la question du célibat des prêtres par un rappel: "il y a des prêtres qui choisissent de le faire. D’ailleurs, cela a toujours existé dans l’Église. Mais je pense que nous devrions pouvoir ordonner prêtres des hommes mariés." Mgr Luc Terlinden poursuit en donnant l'exemple d'un homme marié, venant de l'Eglise d'orient, qui sera ordonné prêtre en début d'année prochaine dans l'archidiocèse de Malines-Bruxelles.

L'archevêque est alors interrogé en Flandre sur le cas de Mgr Roger Vangheluwe, qui reste évêque même s'il est contraint à rester dans un monastère en France. "Ce n’est peut-être pas une prison, mais c’est une restriction majeure à sa liberté", précise Mgr Terlinden. "Ce sont effectivement des sanctions lourdes, mais je suis d’accord : nous voulons aller plus loin. C'est scandaleux qu'il soit encore évêque."

"Jésus aussi a dû surmonter des situations difficiles"

La semaine précédente, l'affaire des 30.000 bébés enlevés à leurs mères a refait surface dans les médias. L'archevêque de Malines-Bruxelles, interrogé par Martin Buxant sur le plateau de RTL, réagit en deux parties: "ce qui est dramatique, c'est que contre la volonté d'une maman, on lui arrache son enfant. Ça, il faut le reconnaître, c'est dramatique. Mais il faut le remettre dans le climat de son époque où on n'acceptait pas, on ne concevait pas qu'une maman, une femme, puisse avoir un enfant hors du mariage." Mgr Terlinden appelle alors à une enquête indépendante pour "faire la vérité".

Dans ce contexte, quel est l'état d'esprit du primat de Belgique à la veille de la fête de Noël ? Il répond notamment: "c'est une période d'espoir et de paix. Jésus aussi a dû surmonter des situations difficiles et il a toujours réussi grâce à l'amour de Dieu." Lorsque le journaliste de De Zontag lui demande si la mission de transformer l'Eglise n'est pas une mission impossible, Mgr Terlinden précise qu'il a de l'espoir : "L’église ne sera plus comme avant. Ce sera une église différente, une église humble. Mais ce qui est important pour moi, c’est que l’Église ait un sens. Qu'elle signifie quelque chose dans notre société, en particulier pour les plus vulnérables. Je veux des communautés dynamiques de personnes qui témoignent de la fraternité, de l'amour et d'une vision ouverte sur le monde."

AFdB (photo ©Tommy Scholtes)

Catégorie : Eglise Belgique

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