À l’occasion du 2 novembre, jour de la commémoration de tous les fidèles défunts, l’Eglise catholique de Bruxelles nous propose un échange avec la psychologue Françoise Platiau sur le deuil et comment traverser cette épreuve. Dans cette vidéo, Françoise Platiau nous guide par sa parole d’expert et prodigue des conseils pour nous aider à surmonter la perte d’un être cher.
Les 7 étapes du deuil, explicitées par Françoise Platiau :
Le déni :
Devant la mort, le proche se dit « Non, ce n’est pas possible », « Je suis en train de rêver », « Il va se réveiller », « Je me trompe » …
La sidération :
Une fois que ce proche se tient à côté du défunt et constate de fait sa mort, il se dit alors sidéré. Il est tellement sous le choc qu’il n’a plus d’émotion. Faire sortir ces personnes-là du déni et de la sidération prend du temps. Il y a des veuves qui arrivent chez moi qui ne sont pas encore passées par ces deux étapes alors que leur mari est mort depuis cinq-six ans.
La colère :
C’est l’étape le plus difficilement acceptable dans notre société. Ça ne se fait pas d’être fâché. Donc la colère est généralement enfouie : la personne va l’encapsuler au fond d’elle et va la garder. Mon travail d’accompagnante va alors permettre à cette personne de vider ce ballon de colère.
La tristesse :
C’est donner le temps à la personne de pleurer tout ce qu’elle a besoin de pleurer. C’est « se nettoyer » que de pleurer.
La peur :
« Qu’est-ce que je vais devenir? », « Qu’est-ce qui va se passer pour moi ? », « Comment je vais réinventer ma vie »… Ce sont des questions très angoissantes, très existentielles sur le rapport vie-mort.
Le pardon :
Cela représente un grand travail. Il faut se pardonner à soi, de manquements qu’on aurait eus, d’erreurs qu’on aurait commises… Mais également pardonner à l’autre d’être parti. Pardonner, au sens grec du terme, c’est se défaire d’un lien qui emprisonne. Le lien qui emprisonne ici, c’est pas le lien avec la personne décédée, c’est la culpabilité, la rancoeur et toutes les émotions dont on a parlé précédemment.
La reconstruction :
Le proche établit alors un nouveau lien, symbolique, avec la personne disparue. C’est là que les rituels, dans notre société, sont très importants. Le proche est désormais prêt à aller vers de nouveaux attachements, de nouvelles choses. Normalement, à ce moment-là, le deuil est terminé. Faire son deuil, ce n’est pas oublier. On n’oublie jamais.
C.L. (avec l’Eglise Catholique de Bruxelles)