Programmée cet automne, la comédie Encore un instant traite du déni de la mort sans gravité excessive ni légèreté frivole.
Interprétée par Marie-Paule Kumps, Suzanne est comédienne dans la vie. Enfin, quand elle accepte de monter sur les planches. Car, depuis le décès de son mari, il faut reconnaître qu'elle ne joue plus guère… Décédé accidentellement, Julien ne cesse de lui apparaître, lui dictant ses comportements et réactions, commentant ses faits et gestes, depuis des choix de garde-robe jusqu’à ses conversations. Omniprésent, envahissant, le fantôme du mari habite la tête et le corps de l'actrice.
Comme dans toutes les comédies, d'autres individus envahissants s'invitent sur le plateau, en la personne d'un jeune voisin éperdu d'amour et d'un auteur de théâtre qui idolâtre, lui aussi, Suzanne. Le temps d'une soirée, les quatre protagonistes se retrouvent (sans le savoir) dans l'appartement de la veuve, qui court de l'un à l'autre, sous la férule de son jaloux de mari. Parviendra-t-elle à s'en affranchir et à jouer affublée d'une perruque à la Jeanne du Barry ? Ou seront-ils complices, une fois encore ?
Des comédiens qui renforcent le texte
La comédie de Fabrice Roger-Lacan est jouée par un quatuor accompli et dynamique, Marie-Paule Kumps recevant ses répliques de Bernard Cogniaux, Nicolas Buysse et Nathan Fourquet-Dubart, le tout dans une mise en scène d'Isabelle Paternotte. Couple à la scène et dans la vie, Marie-Paule Kumps et Bernard Cogniaux se répondent avec un naturel qui confère davantage de justesse aux répliques. Mèches grises et blanches au vent, la comédienne-vedette y assume avec sveltesse et élégance le temps qui passe. Une manière de réfléchir aux liens qui unissent, de vie à trépas.
Angélique TASIAUX
Encore un instant est à voir jusqu'au 12 novembre au Théâtre Royal des Galeries.