Ce 19 novembre nous célèbrerons en Eglise la 7e Journée mondiale des pauvres. L’occasion de se mettre à leur service, d’écouter ce qu’ils ont à nous dire sur la foi et de s’enrichir de leur présence. Pour Brigitte Melis, du Service des Solidarités du Vicariat du Brabant wallon, voilà aussi une belle manière de marcher ensemble de façon synodale.

La Journée mondiale des pauvres (JMP) a été initiée par le pape François. Non pas pour en faire un instant d’attention aux plus pauvres, mais comme une porte d’entrée vers une Eglise ouverte à tous et toutes et qui se laisse bousculer par la parole des plus démunis: « Je désire une Eglise pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner. Par leurs propres souffrances ils connaissent le Christ souffrant. Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux », affirme-t-il dans Evangelii gaudium, rejoignant ainsi le Père Joseph Wrezinski qui disait: « Je veux rendre les pauvres à l’Église et l’Église aux pauvres », et l’intuition de toute l’équipe qui a porté Diaconia 2013 en France avec les groupes Place et parole des pauvres.
Allocutaires privilégiés du Christ
Tout au long de l’Evangile, nous découvrons que le Christ a toujours eu comme allocutaires privilégiés les plus exclus, les suppliants, ceux et celles dont les disciples et les pharisiens se détournent. Il les relève et leur rend leur dignité d’enfant de Dieu. Souvent même il les présente comme faisant autorité pour la foi comme la pauvre veuve au Temple. « Il renverse nos manières de voir et de juger habituelles et donne la première place à ceux qu’on n’attendait pas » (1). Par sa mort, et sa mort sur la croix, il rejoint toutes les personnes qui souffrent et peinent sous le fardeau de la misère et du rejet. Par là-même, la résurrection les concerne en premier chef aussi. Le père François Odinet en fait même, selon le titre de son dernier livre, Les premiers ressuscités (Ed. Facultés jésuites de Paris, 2021) ! Mettons-nous donc à l’écoute de ce que ces personnes ont à nous dire sur la foi. « Aujourd’hui et toujours, les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile et l’évangélisation, adressée gratuitement à eux, est le signe du Royaume que Jésus est venu apporter. Il faut affirmer sans détour qu’il existe un lien inséparable entre notre foi et les pauvres. Ne les laissons jamais seuls. » (2)
Sortir de sa zone de confort
La journée mondiale des pauvres pourra être l’occasion de sortir de notre zone de confort, de nos habitudes de charité « pour » les pauvres et d’aller aux périphéries, vers ceux qui nous déroutent pour y rencontrer le Christ et faire Église « avec » eux afin d’être davantage fidèles à l’Évangile. Ceci demande de prendre le temps de l’écoute patiente car ceux et celles qui sont le plus souvent réduits au silence ont parfois du mal à trouver les mots pour exprimer leur vécu et leur foi. Mais par cet effort d’écoute et d’attention, à la suite du Christ nous retisserons les liens de l’Alliance, qui nous unit aux autres et à Dieu dans un échange gratuit « parce que c’est toi » (3). Nous pourrons ainsi marcher ensemble dans la foi, de façon synodale.
C’est aussi une journée qui nous propose un changement de perspective pour fonder toujours davantage et durablement une Eglise qui annonce une Bonne Nouvelle pour tous et toutes, non seulement en se mettant au service des pauvres mais en les accueillant pour s’enrichir de leur présence qui est un trésor à découvrir.
Se retrouver à Banneux
C’est dans cet esprit que, depuis trois ans, à l’initiative de tous les diocèses francophones, un weekend de rencontre et de prière à Banneux est organisé où sont conviées, plus particulièrement, les personnes en précarité. C’est une occasion pour faire Eglise ensemble et se mettre à l’écoute les uns des autres. Chacun apporte son témoignage de foi à travers des ateliers créatifs et d’écoute de la Parole qui nourrissent la veillée du samedi soir. Le dimanche, après diverses propositions de prière, la messe rassemble tout le monde autour du Christ et se prolonge par un repas partagé en auberge espagnole qui trouve écho dans le message du pape pour cette 7e JMP: « Par ailleurs, si autour de l’autel du Seigneur nous sommes conscients d’être tous frères et sœurs, combien plus cette fraternité deviendrait visible en partageant le repas festif avec ceux qui sont privés du nécessaire! »
Le weekend se clôture par un envoi où chacun·e est appelé à porter dans son quotidien parfois bien lourd la joie de se savoir aimé de Dieu.
Cette année, ce weekend de rencontre aura lieu les 18 et 19 novembre du samedi 14h au dimanche 17h.
Son thème: « Tu me regardes comme une personne ».
Renseignements auprès du responsable de la solidarité ou de la diaconie de votre diocèse.
(1) E.de Moulins-Beaufort in coll., Les derniers seront les premiers, Centre Sèvres-Ed. Emmanuel, 2022
(2) Pape François, Evangelii gaudium, 2013, §47-48
(3) E.Grieu, « J’ai besoin de toi pour découvrir que Dieu, c’est vrai », Ed.Salvator, 2013.
Comment les aider ?
Permettez aux personnes en précarité de participer à ce weekend:
• Avec 10€, vous financez un repas pour une personne
• Avec 30€, son hébergement
• Avec 50€, son séjour complet
Compte Caritas Secours BE79 2100 6791 7533 avec la communication : JMP
(déductibilité fiscale dès 40€)

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