Quels enseignements pouvons-nous tirer de la première session du Synode sur la synodalité qui s'est achevé le dimanche 29 octobre? Dans la seconde partie de l'émission, nos décrypteurs s'intéressent à la question "que choisir entre la mise en terre, la crémation et d'autres formes funéraires comme l'humusation?".
Décryptages du 3 novembre 2023
Réalisation et présentation: Manu Van Lier
Angélique Tasiaux, journaliste de CathoBel et Jean Lannoy, journaliste de 1RCF Belgique analysent les enseignements du Synode sur la synodalité. Un mois de rencontres et d'échanges qui réunissaient 364 participants avec des cardinaux, des évêques mais aussi des laïcs et … c'est une première, des femmes. Jean Lannoy retient la diversité des sujets qui ont été abordés et notamment la place des femmes dans l'Eglise. Il souligne aussi l'importance de l'écoute entre les participants, guidés par le Saint-Esprit, et la volonté de préserver durant les débats une discrétion sur les échanges. Angélique Tasiaux rappelle que ce synode est aussi le résultat de consultations et de réflexions à l'échelle nationale, puis continentale. Elle cite le théologien Ignace Berten qui pointe dans la revue Pastoralia "la difficulté d'une démarche commune. En Asie, la dimension du continent, les 2300 langues parlées, la très petite minorité chrétienne dispersée (3,3% de la population) ou encore au Moyen-Orient en raison du contexte de violence." Ainsi certaines thématiques apparaissent importantes dans certains continents et secondaires dans d'autres: "L'Europe et l'Amérique latine demande la levée du célibat pour les prêtres alors que dans d'autres lieux ce n'est absolument pas important. Il en est de même pour la question de la polygamie en Afrique et en Océanie. Ces sensibilités différentes ont forcément coloré les échanges sur place."
Le concile Vatican II n'a pas été oublié
Dans ce décryptage, nous découvrons aussi un extrait des témoignages recueillis par le père Tommy Scholtes de trois participants belges de ce synode: l’évêque du Brabant flamand Koen Vanhoutte, Geert De Cubber (diacre permanent dans le diocèse de Gand) et le cardinal Jozef De Kesel. Ce dernier commente quelques sujets majeurs abordés par les participants donc la question du cléricalisme: "Le cléricalisme, c'est une tentation. C'est le sentiment de se sentir supérieur aux autres à cause de sa vocation, de son état dans l'Eglise, du fait qu'on est prêtre ou qu'on a une responsabilité. Nous venons d'un passé assez clérical et nous avons eu beaucoup de pouvoir. Il y a le danger de pouvoir se permettre beaucoup. Le cardinal estime que ce sentiment de supériorité doit changer pour présenter le visage d'une Eglise plus humble."
Le cardinal De Kesel insiste que le rapport présenté à l'issue de la première session du synode n'est qu'une première étape. "C'est sur base de ce rapport qu'on devra se focaliser sur les grandes thématiques qui touchent le problème de la synodalité. Je pense à la place de la femme dans l'Eglise, l'exercice de l'autorité, une liturgie plus participative, le ministère ordonné mais de plus en plus aussi le ministère non-ordonné ou encore la question de l'ordination diaconale de la femme." Le cardinal estime encore que la synodalité doit se traduire concrètement dans les structures. Il voit dans ce synode le signe que l'Eglise n'a pas oublié le concile Vatican II et peut-être la possibilité d'envisager dans les années suivantes un nouveau concile.
Reposer en paix... oui mais sous quelle forme?
Ces dernières années, les crémations se sont imposées comme le choix de plus de 6 Belges sur 10 donc bien devant les enterrements classiques. Mais aujourd'hui, d'autres formules viennent compléter l'offre funéraire. La demande pour des options plus respectueuses de l'environnement augmente. L'humusation répond à cette demande en reposant sur un processus contrôlé dans lequel le corps du défunt se décompose lentement et naturellement. En Wallonie aussi des entrepreneurs (Sepelio) avancent dans cet esprit de respect de la nature en proposant un module pour une inhumation "zéro déchet" qui sera disponible à partir de la mi-novembre dans notre pays.
Zooms
La dernière partie de cette émission est consacrée aux zooms de nos journalistes. Jean Lannoy nous parle de l'impact des conflits sur la nature, et l'environnement. Angélique Tasiaux présente l'opération "Lisez-vous le belge?" dont l'objectif est de faire (re)découvrir au grand public, toutes générations confondues, un panel varié de genres littéraires : du roman à la poésie, de l’essai à la bande dessinée, des albums jeunesse au théâtre.