En l'absence de recommandations finales, les travaux de la Commission parlementaire spéciale sur le passé colonial de la Belgique ont laissé un goût d'inachevé. Beaucoup de questions demeurent. Notamment en ce qui concerne les effets de ces travaux sur le vivre ensemble dans notre société ainsi que l'avenir des relations entre la Belgique et ses anciennes colonies.
Il était une foi - La décolonisation
Emission diffusée dimanche 8 octobre 2023 sur La Première
Quel regard porter sur le passé colonial de la Belgique? L’imaginaire colonial a-t-il toujours un impact sur notre perception des Belgo-Africains? Comment construire des relations sereines avec la RDCongo, le Rwanda et le Burundi? Christophe Herinckx a abordé ces questions avec Renier Nijskens, ancien ambassadeur de Belgique en RDConco, Albert Mukulumani, membre de l’association Belgo-Africaine Renaissance et Jean Boole, journaliste et analyste politique.
Présentation et réalisation: Christophe Herinckx
De septembre 2020 à décembre 2022, le paysage médiatique et politique belge a été dominé par les travaux de la Commission parlementaire spéciale sur le passé colonial de la Belgique. Cette commission, chargée d'examiner en profondeur l'histoire coloniale de la Belgique en Afrique centrale, a attiré l'attention sur un chapitre longtemps occulté de l'histoire nationale. Cependant, le 19 décembre 2022, cette commission a conclu ses travaux sans adopter aucune recommandation formelle. Cette décision a suscité de nombreuses questions sur le devenir du travail sur le passé colonial belge et ses implications pour l'avenir des relations entre la Belgique, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi.
L'histoire coloniale de la Belgique en Afrique centrale est un sujet complexe et chargé d'émotions. Pendant des décennies, les conséquences de la colonisation belge ont été minimisées ou ignorées, laissant place à une vision romantique de cette époque.
Des questions essentielles
La clôture de la Commission parlementaire spéciale, sans recommandations concrètes, soulève des questions essentielles. Tout d'abord, cela marque-t-il la fin du travail sur le passé colonial de la Belgique? La commission était chargée non seulement d'examiner les actions coloniales de la Belgique, mais aussi d'en évaluer l'impact structurel à long terme et de proposer des pistes pour y remédier. La conclusion de ses travaux, sans propositions concrètes, laisse-t-elle un vide dans le processus de compréhension de cette période de l’histoire belge et de promotion d’un meilleur vivre ensemble dans notre société diverse?
Un autre aspect important à considérer est la manière dont cette clôture affecte les relations entre la Belgique et les pays d'Afrique centrale concernés, à savoir la RD Congo, le Rwanda et le Burundi. Malgré la fin de la colonisation, les interactions entre ces pays sont restées étroites, que ce soit sur le plan économique, diplomatique ou culturel. Comment cette clôture impacte-t-elle ces relations? Quels sont les enjeux futurs dans ces pays, et comment peuvent-ils aborder leur passé commun à la lumière des phases successives et du bilan de ce passé, ainsi que du travail de mémoire à compléter?
Des experts pour y répondre
Les émissions Il était une foi (en radio et en télévision) ambitionnent de répondre à quelques-unes de ces questions complexes. Elles cherchent à dessiner les interactions futures et les relations entre la Belgique et les pays de la région des Grands-lacs. Les invités, experts et intervenants de divers horizons, apportent leur expertise pour éclairer ces questions brûlantes. Comment la Belgique et les pays d'Afrique centrale peuvent-ils aller de l'avant, en reconnaissant le passé sous tous ses aspects tout en cherchant des moyens de construire un avenir commun. Au-delà de leurs aspirations prioritaires à un réel développement tangible et une prospérité enfin partagée, un courant des opinions inclut également dans leurs objectifs importants, un travail mémoriel, la compréhension de l’impact de la colonisation et la lutte contre le racisme et les discriminations.
Ces deux émissions invitent à une réflexion profonde sur l'histoire coloniale belge et ses répercussions dans le monde d'aujourd'hui. Elles encouragent les téléspectateurs et auditeurs à participer à la création d'un avenir plus équilibré et juste pour tous les citoyens, quels que soient leur origine et leur héritage. La discussion ne fait que commencer et elle est essentielle pour forger un avenir meilleur pour les générations à venir.
André BOSSUROY
