Rencontres méditerranéennes: 30 pays viennent à Marseille pour dialoguer

A partir d’aujourd’hui, la ville de Marseille s’anime au rythme des Rencontres méditerranéennes et cela durera jusqu’au dimanche 24 septembre. Si l’attention des médias relève davantage la venue du Pape en fin de semaine, ce rendez-vous organisé depuis des mois a un intérêt bien plus large.

Marseille s’inscrit en troisième place dans la liste des villes qui accueillent ces rencontres méditerranées, après Bari en 2020 et Florence (2022) en Italie. La ville du Sud de la France représente, selon les organisateurs de ces Rencontres, « pour beaucoup de personnes, venus d’Orient ou du Sud, la porte de l’Occident. Elle est marquée par une présence juive, arménienne, maghrébine, levantine et subsaharienne très forte. » C’est sans doute la diversité et la volonté de communier tous ensemble qui fait la richesse des Rencontres méditerranéennes.

🔎 Retrouvez le compte-rendu du précédent rendez-vous méditerranéen à Florence

Ce rendez-vous a été conçu dès l’origine, il y a trois ans, comme un point de rencontre pour 30 pays du pourtour de la Méditerranée. Cette mer fait le lien entre trois continents et cinq rives distinctes (Afrique du Nord, Proche-Orient, Mer Noire et Mer Egée, Balkans, Europe latine) d’où sont nées les trois grandes religions monothéistes.

Le drame des migrants en Méditerranée

Dans une interview récente à Radio Vatican, le cardinal Jean-Marc Aveline reconnaît: « la Méditerranée apparaît comme un espace fragmenté« . L’archevêque de Marseille cite tour à tour « les conflits géopolitiques, dans lesquels les religions sont souvent impliquées, quelquefois malgré elles, les déséquilibres environnementaux, les drames liés aux flux migratoires, les pauvretés et les injustices socio-économiques« .

La problématique des migrants, qui s’est à nouveau portée à l’attention des médias ces derniers jours, fait partie des sujets les plus cités pour ces rencontres méditerranéennes. Ainsi, un bénévole d’une paroisse marseillaise confiait à La Croix: « La Méditerranée joue un rôle très important pour ma ville. Je suis personnellement très sensible au sujet de l’immigration, et au drame de ces près de 20.000 personnes qui ont traversé la mer depuis dix ans.« 

Les jeunes, les évêques et… le Pape

Les Rencontres méditerranéennes version 2023 mettront l’accent sur les jeunes, garant de l’avenir. 70 jeunes de divers horizons ont commencé à travailler ensemble ce lundi 18 septembre. Quatre défis de l’espace méditerranéen animeront les débats: le défi environnemental, la question migratoire, les disparités économiques et enfin les tensions géopolitiques et religieuses. Ensuite, les évêques qu’ils soient de tradition latine, grecque catholique, copte ou chaldéen, s’empareront des mêmes questions. Jeunes et évêques mettront en commun leurs analyses, avant l’arrivée du Pape samedi 23 septembre.

En parallèle de ce programme officiel, de multiples activités prennent place dans les rues de Marseille. Temps de prière dans le Quartier nord, expositions, portes ouvertes dans une mosquée ou une église, mais aussi moment convivial autour d’un repas… Autant d’occasions de faire connaissance au-delà des barrières de la langue ou de la nationalité.

Signalons qu’en amont de ces Rencontres, le diocèse de Marseille a voulu donner un élan spirituel en organisant une Neuvaine de prières. Chaque étape de cette neuvaine « est une demande à l’Esprit Saint pour que ces Rencontres puissent vraiment porter tous leurs fruits spirituels« , explique le recteur de la Basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille.

Anne-Françoise de BEAUDRAP

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