La rentrée a sonné il y a peu. L'occasion pour Baudouin De Rycke, enseignant, de se pencher sur l’importance de l’état psychologique d’un individu face à l’épreuve.
Croire au mal, c’est provoquer à mal faire: "Je me sentais disposé, disait Chateaubriand, à faire tout le mal qu’on attendait de moi" (Mémoires d’outre-tombe). L’inverse est tout aussi évident, spécialement à l’école: les élèves ressentent tous un accroissement phénoménal de leur pouvoir de compréhension, de leur créativité ou de leurs compétences, quand ils ont en face d’eux une personne qui, manifestement, leur fait confiance, les soupçonne d’intelligence, et se montre heureuse de la qualité de leurs réponses. Je me souviendrai toujours de ce professeur qui faisait de nos performances intellectuelles une victoire personnelle. À cette occasion, son regard pétillait d’une telle joie que ce devenait un délice de lui apporter ce bonheur.
Cette attitude est la plus gratifiante qui soit: à l’égard de tout apprenant, bien sûr, mais pas seulement à cet égard. Nous sommes tous habités de splendeurs invisibles qui n’attendent qu’un regard confiant pour émerger des profondeurs et rayonner.
Malheureusement, le regard ou le soupçon que doivent affronter les élèves en difficulté trahissent encore bien trop souvent l’inquiétude, et même (parfois involontairement) des sentiments bien plus dévalorisants encore.
Du grain à moudre dans le cadre de la formation des enseignants, pleine de projets et d’ambition positive, si l’on en croit les objectifs annoncés.
L’application ne sera pas simple, néanmoins; les mauvaises habitudes sont tenaces. Croisons les doigts...
(Réflexions tirées de Réussir à l’école par la connaissance de soi - Edilivre, 2017)