Après son long et chaud voyage au Portugal, le pape devait-il absolument se rendre en Mongolie ? Pourquoi une si petite communauté de chrétiens a-t-elle retenu son attention à ce point ? Ce sont des questions que l’on pourrait effectivement se poser. C’était la première thématique de Décryptages de cette semaine.
Pour cette nouvelle émission de Décryptages, nous nous sommes penchés sur deux questions qui touchent particulièrement l’Église. La nécessité de prendre en compte les communautés à la périphérie avec le voyage du Pape François en Mongolie tout d’abord, la couverture des faits religieux par les médias généralistes ensuite. Nous avons décrypté ces sujets avec Pierre Granier, secrétaire de rédaction chez CathoBel et Christian Laporte, journaliste émérite spécialiste, entre autres, du fait religieux.
Décryptages du 8 septembre 2023 - Présentation: Armelle Delmelle
Aller visiter les communautés en marge
Se rendre dans des endroits où on ne l’attend pas est un peu devenu une spécialité du Pape François. Après avoir visité des camps de réfugiés, par exemple, il s’est rendu du 31 août au 4 septembre en Mongolie. Cet ancien état-satellite de l’ex-URSS, coincé entre la Russie et la Chine, ne compte « que » 1500 chrétiens catholiques. Et pourtant, il a fait le déplacement pour les rencontrer.
Comme Christian Laporte a pu le souligner, le souverain pontife a rappellé lors de son vol retour l’importance de prendre en compte ceux qui se trouvent en périphérie. « Et les périphéries peuvent être plus proche qu’on ne le pense. Elles peuvent aussi être à côté de chez nous. Elles peuvent même être juste à l’extérieur de l’enceinte du Vatican. » Car les périphéries ne sont pas forcément des petites communautés à l’autre bout du monde, mais simplement ceux que l’on aurait tendance à laisser en marge de la société.
Chacun de nous peut donc faire comme le pape et visiter les périphéries proches de lui. Tout comme François l’a rappelé lors des JMJ, nous devons nous lever et nous hâter à l’image de Marie pour rendre visite et annoncer le Seigneur. Alors, pourquoi ne pas l'annoncer à ceux qui auraient besoin d’entendre son message dans notre entourage ?
Un aspect géopolitique important
Comme chef d’État, le Pape apporte aussi un aspect géopolitique important à ce voyage. En effet, comme nous l’a expliqué Pierre Granier, la Mongolie a une politique de « la troisième frontière ». Cette troisième frontière est ce qui permet au pays de s’ouvrir au reste du monde sans devoir passer par ses voisins, la Chine et la Russie. Avoir une visite du Pape François donne une ouverture bienvenue avec l’occident et le reste de l’Église.
La couverture du fait religieux par les médias généralistes
Notre deuxième sujet de l’émission partait de la couverture de l’ordination épiscopale de Mgr Luc Terlinden, qui fait surprenant, a été reprise par les grand médias généralistes francophones du pays. Cela devrait-il nous étonner ? Il fut une époque où cela aurait tout simplement été normal comme nous le rappel Christian Laporte, lui-même aillant traité les faits religieux. « Je suis heureux qu’il y ait encore quelqu’un qui le fasse encore à La Libre, mais je pense qu’il est le seul », nous dit-il en faisant référence à son ancien collègue, Bosco d’Otreppe.
Au-delà du manque d’informations religieuses dans les médias généralistes, c’est un manque de curiosité qui est pointé du doigt par nos décrypteurs. Pour eux pas besoin d’être incollable sur toutes les questions religieuses, simplement de se poser les bonnes questions et d’en parler ne serait-ce que pour les personnes que cela intéresse encore. Car elle est peut-être là la périphérie pour ces grands médias, le public chrétien qui n’entend plus parler de lui dans le JT, à la radio ou dans son journal papier à moins de se tourner d’office vers la presse spécialisée.
Armelle DELMELLE
