Le 23 février 2020, Lode Van Hecke était ordonné évêque à Gand. Dans une longue interview vidéo relayée sur Kerknet, celui qui fut moine et abbé d'Orval s'exprime sur quelques thèmes, tels que les jeunes dans l'église, l'œcuménisme et la réorganisation des paroisses. Extraits choisis.
Depuis trois ans désormais, le diocèse de Gand est accompagné à sa tête par un pasteur doté d'une longue expérience monastique. Mgr Lode Van Hecke répond à quelques questions sur ces premières années d'épiscopat, et sur les priorités de son diocèse.
Première priorité de l'évêque de Gand: les jeunes
Dans l'interview intégrale, l'évêque de Gand revient d'abord sur son souhait d'associer les jeunes. "Avant mon ordination, j'avais envoyé une lettre aux jeunes leur demandant d'assister à mon ordination. Et ils étaient plus de 150. Dans la lettre que j'avais écrite : 'Ce n'est que le début'. Malheureusement, peu de temps après, nous avons tous été mis en quarantaine. Cela n'a pas refroidi mon enthousiasme. Nous avons cherché d'autres moyens."
Mgr Lode Van Hecke voit en eux "la nouvelle Église". Pour l'évêque de Gand, "il faut donner aux jeunes la possibilité de découvrir les richesses de la foi chrétienne. Nous voulons transmettre l'Évangile et non la boue de 2000 ans d'histoire de l'Église."
"Gardez l'âme du moine"
L'évêque de Gand revient ensuite sur cette phrase prononcée par le Cardinal De Kesel lors de son ordination épiscopale. Des mots qui représentent comme un baume sur sa plaie, puisque Lode Van Hecke voulait rester à Orval. "J'ai découvert l'obéissance comme quelque chose de positif, comme une expression d'amour. Vous pouvez faire beaucoup de choses par amour, même si elles sont difficiles. Eh bien, j'ai ressenti la même chose lorsque le Nonce m'a demandé au nom du Pape de devenir évêque de Gand."
Retour sur cette ordination épiscopale: "Gardez l'esprit du moine"
Autres choix ecclésiaux
Dans cette conversation en toute franchise, Mgr Lode Van Hecke revient sur l'expérience synodale telle qu'elle est vécue dans le diocèse de Gand. En plus d'une nouvelle manière de faire Eglise, "il nous est explicitement demandé d'apprendre à écouter au-delà de nos propres frontières, à la fois dans l'Église et hors de l'Église."
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L'ancien père abbé d'Orval évoque également son ouverture sur l'œcuménisme. Il donne l'exemple d'un ami musulman: "Nous sommes toujours de bons amis : lui en tant que musulman, moi en tant que chrétien. Ce qui nous relie fondamentalement, c'est notre humanité." Sur la question du dialogue interreligieux, Mgr Van Hecke ajoute: "Je ne crois pas au choc des cultures et des religions. Il n'y a que le choc des personnes qui sont ouverts et des gens qui sont fermés."
L'évêque de Gand aborde ensuite la démarche de "nouvelle paroisse" qui se travaille dans le diocèse. La place des ministres ordonnés, mais aussi des communautés religieuses, vient de faire l'objet d'un document. "L'Église doit 'se décléricaliser', explique Mgr Lode Van Hecke dans cet interview à Kerknet, mais cela ne veut pas dire qu'il ne doit plus y avoir de prêtres, de diacres ou de religieux pour être une véritable Église. Au contraire, mais leur place est différente."
