Les quatre prêtres, les deux séminaristes et le laïc du diocèse de Matagalpa, arrêtés en même temps que Mgr Rolando Álvarez en août 2022, ont été reconnus coupables de «conspiration contre l'État». Ils pourraient être condamnés à 10 ans de prison. C’est ce qu’a requis le ministère public du Nicaragua.
À l'issue d'un procès de quatre jours, le 26 janvier, la juge Nadia Camila Tardencilla, chef du tribunal pénal du deuxième district de Managua, a requis 10 ans de prison et 800 jours d'amende à l’encontre des accusés, annoncent leurs avocats.
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Le père Ramiro Tijerino, recteur de l'université Jean-Paull II et responsable de la paroisse San Juan Bautista, les pères José Luis Díaz et Sadiel Eugarrios, premier et deuxième vicaire de la cathédrale San Pedro de Matagalpa et le diacre Raúl Vega González sont accusés de complot visant à «porter atteinte à l'intégrité nationale et à propager de fausses nouvelles au détriment de l'État et de la société nicaraguayenne», tout comme deux séminaristes, Darvin Leiva Mendoza et Melkin Centeno, et un cameraman du diocèse de Matagalpa, Sergio Cárdenas.
Le verdict devrait être prononcé le 3 février prochain.
Un procès politique pour le Cenidh
À l’énoncé du réquisitoire, le Centre des droits de l'Homme (Cenidh) – qui est membre de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH)- a dénoncé une décision politique accusant le président Ortega et son épouse, Rosario Murillo, d’en être les responsables. L'organisation a également considéré que le procès de quatre jours avait été une «torture judiciaire», une «violation des droits de l'Homme» comme on peut le lire dans un tweet.
Des mois de détention préventive
Arrêtés le 19 août dernier lors d’un raid de la police, à l’aube, contre l’évêché de Matagalpa, dans le nord du pays, les accusés y avaient été confinés pendant quinze jours avant d’être transférés à la prison «El Chipote» dans la capitale.
Également interpellé lors de la descente des forces de l’ordre, Mgr Rolando Álvarez a lui été placé en résidence surveillé à Managua. Il est poursuivi pour les mêmes délits présumés. Il est le premier évêque à être arrêté et inculpé au Nicaragua depuis le retour au pouvoir d'Ortega en 2007.
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