Tout en s’appuyant sur les liens déjà établis, par et suite à la colonisation, entre la Belgique et l’Afrique Centrale (RDC, Rwanda et Burundi), Patrick Balemba invite à tourner résolument le regard vers le futur. Ceci afin de construire de nouvelles relations de solidarité, plus égalitaires.
Patrick Balemba a publié fin 2022, pour la Commission Justice et Paix, une étude sur les relations de solidarité à construire entre la Belgique et l’Afrique Centrale (RDC, Rwanda et Burundi). C’est l’occasion de la mettre en perspective avec la récente conclusion des travaux de la commission parlementaire sur le passé colonial mais aussi avec le prochain voyage du Pape en République Démocratique du Congo.
Y a-t-il des similitudes entre le travail de la commission et votre étude?
Ce sont des dynamiques qui se complètent et nous abordons le même sujet: l’héritage historique de la Belgique avec l’Afrique Centrale. Cependant, la commission parlementaire a étudié le passé colonial et les éventuelles responsabilités des acteurs. Notre étude, elle, s’est tournée vers le futur en partant de ce capital historique et des liens humains qui persistent pour rechercher ce qui réunira encore la Belgique et ses anciennes colonies. Nous nous sommes nourris du premier rapport d’experts de cette commission. Parcourir l’histoire permet de mieux s’orienter vers le futur.
Propos recueillis par Nancy GOETHALS
🔎 Pour approfondir le sujet, lisez l' étude publiée en 2020 par Patrick Balemba où il analyse la place de l’Eglise Catholique, en Afrique subsaharienne. En substance, il explique que l'Eglise "poursuit sa lutte pour le respect de la charte des droits de l’Homme et des peuples, pour laquelle elle joue un rôle prophétique de « voix des sans-voix ». Sa véritable place, « au milieu du village », la pousse à travailler au service de la paix, la justice et la réconciliation."
Dans une autre étude publiée en 2019, le chercheur relevait déjà un constat qui, pour lui, est toujours d'actualité : "Nous pouvons ainsi comprendre, en Belgique comme ailleurs, que l’Eglise catholique reste encore une des rares structures organisée et reconnue par le peuple congolais sur laquelle il peut s’appuyer pour mieux canaliser et soutenir les efforts de développement humain et social, mais aussi se mobiliser, à la fois individuellement et collectivement."
