C’est devenu une habitude: pour la cinquième fois, l’Eglise catholique de Belgique présente son « rapport annuel ». En 2021, elle a encore été mise à l’épreuve du coronavirus. Elle a aussi fait montre d’un grand esprit de solidarité. Et même d’innovation.

Opération de charme. Et de transparence! Comme chaque année, l’Eglise catholique profite de l’automne pour diffuser son « rapport annuel ». Pour elle, c’est l’occasion de mettre en évidence ses plus beaux atours – sans pour autant masquer les défis auxquels elle est confrontée.
« Rappelons que l’Eglise est en partie financée par des fonds publics. Elle estime dès lors qu’il est de son devoir de rendre compte de ce qu’elle fait, de visibiliser son action« , décode Catherine Chevalier, théologienne à l’UCLouvain et membre du comité de pilotage du rapport. « Parallèlement, c’est l’occasion de montrer que l’Eglise, ce n’est pas que le dimanche ou les sacrements. Elle est engagée dans une grande diversité de lieux et son action est très large. »
Au cœur des intempéries
Conservatrice? Routinière? Dépassée? Il n’est pas rare que ces qualificatifs soient associés à l’institution ecclésiale. Se plonger dans le rapport nous offre pourtant une tout autre impression. Au fil des pages, c’est un ensemble de communautés vivantes, ancrées dans leur époque, et au service de nos contemporains, qui se révèlent. Lorsque des inondations frappent une partie du pays, la mobilisation est large. Le sanctuaire de Banneux ouvre 150 places pour héberger les sinistrés.
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Le diocèse de Hasselt organise une méga-collecte de 60.000€. Le mouvement des Focolari met sur pied une centaine de visites dans les villages dévastés. Et Caritas déploie une force de frappe qui marquera les esprits. « Les victimes des inondations ont sollicité Caritas Secours lorsqu’ils ont été confrontés à la lenteur des assurances ou à un refus des CPAS ou de la Croix-Rouge de répondre à leur demande », nous apprend le rapport.
Six ans après la parution de l’encyclique Laudato si’ (2015), l’écologie intégrale est aussi devenu une priorité pour l’Eglise. Au Nord du pays, le mouvement Ecokerk a poursuivi son travail de sensibilisation. Lors de la COP26 à Glasgow, il s’est ainsi engagé dans la diffusion de la lettre signée par le pape François et d’autres leaders religieux; en octobre, il a appelé à « marcher pour le climat ». En Belgique francophone, les diocèses et vicariats ont désigné des « référents » qui ont notamment pour but de sensibiliser les communautés chrétiennes à l’écologie intégrale.

A l’assaut du continent numérique
Peut-être est-ce toutefois dans le domaine numérique que la mutation ecclésiale est la plus marquante. La crise pandémique a accéléré la « numérisation » de notre société, et l’Eglise n’y a pas échappé. « En de nombreux endroits, on a investi en moyens et en personnes à cette fin », souligne le rapport. « Le confinement a permis le déploiement de l’offre digitale« , confirme Catherine Chevalier. « Une offre qui s’est traduite par des célébrations en ligne, mais aussi des partages de la Parole, des webinairs, des modules de formation… C’est une manière très intéressante de rejoindre les publics« .
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En mai 2021, la première collecte digitale a été organisée en Belgique. En juillet 2021, l’évêque d’Anvers a désigné un « délégué épiscopal pour l’évangélisation et les nouveaux médias ». L’application « Prie en chemin », développée par les jésuites, fait l’objet de 40.000 écoutes quotidiennes. Et les émissions de Dominicains TV ont été vues plus de 525.000 fois en 2021. De véritables signes des temps…
Si le Covid a invité l’Eglise à aller sur les parvis, il a aussi provoqué une diminution de la participation habituelle aux sacrements (eucharistie dominicale, mariages, confirmations…). Sans doute faudra-t-il attendre le rapport 2022 pour identifier dans quelle mesure ce petit virus aura accéléré le déclin de la pratique traditionnelle.
📄 Lire le rapport annuel de l’Eglise catholique de Belgique 2022
Vincent DELCORPS
🔎 L’Eglise de Belgique en quelques chiffres
166.785. C’est le nombre de personnes qui sont allées à la messe le 3e dimanche d’octobre 2021. En 2019, on en dénombrait 241.029.
41.760. C’est le nombre de funérailles célébrées en 2021 dans les églises du Royaume. Ce qui correspond à 37,2% des personnes décédées.
3660. C’est le nombre de paroisses répertoriées en Belgique. La majorité d’entre elles sont intégrées dans une unité pastorale.
1975. C’est le nombre de prêtres diocésains. 52% d’entre eux ont plus de 75 ans.

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