Du 3 au 6 novembre, François effectuera un voyage apostolique au Royaume de Bahreïn, une première pour un pape. Il y participera à un forum sur la coexistence entre l’Occident et l’Orient, et rencontrera les instances musulmanes ainsi que la communauté catholique du pays.
C’est la première fois qu’un Souverain pontife se rendra au Bahreïn, pays insulaire d’Arabie qui compte 1,2 million d’habitants. Si l’islam y est religion d’Etat, avec une population musulmane à 81%, les 9% de chrétiens, dont 90.000 catholiques, bénéficient d’une reconnaissance certaine – contrairement à d’autres pays du Golfe persique où ils ne sont que tolérés. Signe de cette ouverture: en décembre 2021, la cathédrale Notre-Dame d’Arabie a été officiellement inaugurée dans la ville d’Awali.

Ce n’est donc pas un hasard si une rencontre interculturelle et interreligieuse s’y tient. Le thème? « Forum de Bahreïn pour le dialogue: Orient et Occident pour la coexistence humaine ». Le pape François participera à la clôture de ce forum, le 4 novembre dans la matinée, en prenant la parole devant les délégués. Dans l’après-midi, François s’entretiendra en privé avec le grand imam de l’université d’Al-Azhar, le cheikh Ahmed el-Tayeb, avant de s’adresser aux membres du Conseil musulman des anciens. Il conclura la journée par une rencontre œcuménique et une prière pour la paix à la cathédrale Notre-Dame d’Arabie.
Le samedi 5 novembre sera la journée consacrée aux catholiques du pays, la plupart étant des expatriés ou des travailleurs immigrés. Le pape célébrera la messe dans le stade national à 8h30 (heure locale) et en fin d’après-midi, il rencontrera les élèves de l’école du Sacré-Cœur. Dimanche matin, le Saint-Père participera à une rencontre de prière avec les évêques, les prêtres, les personnes consacrées, les séminaristes et les agents pastoraux dans la capitale, en l’église du Sacré-Cœur, au terme de laquelle il récitera la prière de l’angélus. Il reprendra l’avion pour Rome en fin d’après-midi.
Un symbole d’unité
Le voyage du pape sera donc placé sous le signe du dialogue interreligieux. Ce n’est pas une surprise: on sait que celui-ci constitue l’une des priorités de son pontificat. Depuis son élection en 2013, François multiplie les rencontres avec des responsables d’autres religions. On se souvient, en particulier, du « Document sur la fraternité humaine » qu’il a cosigné avec le grand imam de l’université d’al-Azhar, à Abu Dhabi en 2019, ou de sa rencontre avec le leader shiite Ali al-Sistani en Irak, en 2021. Pour le Souverain pontife, entretenir le dialogue avec les autres religions s’inscrit pleinement dans l’annonce de l’Evangile, qui révèle un Dieu Père de tous les humains. A l’opposé d’une utilisation idéologique du Nom de Dieu pour la guerre – que François considère comme un blasphème – le dialogue en vue de la paix est annonce du vrai Dieu.

Au Bahreïn, François devraient pouvoir compter sur certains appuis. En témoigne la construction de la cathédrale dédiée à Notre-Dame d’Arabie, patronne du Golfe persique. Ce lieu de culte catholique a pu naître grâce au roi Hamad Bin Issa Al Khalifa, l’un des principaux soutiens du projet, qui a fait don de 9.000 mètres carrés de terrain. La construction de cet édifice a marqué un pas important dans les relations entre le Royaume et l’Eglise. Elle témoigne également du nombre croissant de fidèles catholiques dans la région, alors qu’avant 2021, seules cinq églises existaient officiellement dans toute la péninsule arabique. Son architecture rappelle la tente dans laquelle, selon l’Ancien Testament, Moïse rencontrait son peuple. Un symbole d’unité entre les trois monothéismes.
Christophe HERINCKX, avec Vatican News
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