L’artiste originaire d’Oudenaarde, Els de Cocker, se lance dans la fabrication de 250 statuettes de Marie qu’elle voudrait voir exposer dans les églises et les chapelles. Pour ce projet, elle a puisé l’inspiration dans une petite douceur à l’effigie de la Vierge. Vous voyez laquelle?

Els de Cocker a donc pris pour modèle les célèbres petites guimauves aux couleurs tendres, que l’on trouve généralement en rayon aux alentours de la saint-Nicolas. La forme de cette sucrerie a séduit l’artiste : une image de Marie sans fioritures, un peu abstraite mais faite de douceur.
Une armée de statuettes mariales
L’idée est venue à Els lors d’une conversation avec une amie qui cherchait une statuette de Marie pour occuper une niche dans le mur de sa maison brugeoise.
« Cela a commencé avec un simple bonbon, mais j’ai le sentiment que cette histoire peut aller plus loin« . L’artiste explique que ces statuettes blanches dans leur version brute parlent aux gens. C’est pourquoi Els de Cocker voudrait en fabriquer 250 pour les exposer dans une chapelle vide, telle une petite armée de Maries.
✍️ Lire aussi : Des crucifix détournés pour interroger notre foi
Un succès sur les réseaux sociaux
Els de Cocker n’a pas toujours vécu de son art. Elle a travaillé pendant longtemps dans la confection. En 2019, elle doit subir une amputation de sa cheville gauche, elle a d’ailleurs publié une sorte de journal de bord photographique. Cette opération marque un véritable tournant dans sa vie puisque Els reprend alors le travail de la céramique.

« Quand j’ai partagé les photos du processus de fabrication, j’ai reçu beaucoup de questions de personnes qui voulaient acquérir une telle statuette. La plupart en ont acheté une dans la couleur crème ou rose, une dame m’a demandé de lui en fabriquer une dans la couleur bleue typique de Marie » raconte Els à nos confrères de Kerknet.
Une grand-mère et un porte-clé
Néanmoins, la question de la foi reste difficile pour celle qui, de surcroit, a perdu en quelques mois trois de ses proches. « J’ai été très croyante jusqu’au décès de ma grand-mère quand j’avais douze ans. C’était une femme qui se rendait souvent en pèlerinage à Lourdes. J’ai été élevée par elle, je la considérais comme ma deuxième maman. Sa mort soudaine à l’âge de 67 ans d’une crise cardiaque m’a profondément bouleversée. » Aujourd’hui encore, Els conserve sur son porte-clé une bague que sa défunte grand-mère lui avait rapportée de Lourdes avec l’image de Marie. « Mais cela signifie-t-il que je suis croyante? Je crois en moi, ça j’en suis certaine. Pour le reste, je ne sais pas trop l’expliquer » confie l’artiste quinquagénaire.
Si je pouvais installer mon œuvre dans une basilique ou une cathédrale, ce serait merveilleux.«
Els de Cocker
Bientôt dans une cathédrale?
Les quatre statuettes de Marie aux couleurs pastel ont déjà été exposées dans l’église de Volkegem avec d’autres représentations de la Vierge. « Actuellement, je prépare une nouvelle exposition avec l’Académie d’Oudenaarde où je vais présenter mes statuettes blanches dans une sorte de spirale« .
Et donc aussi ce fameux projet de 250 Maries épurées placées dans une chapelle tel un groupe de fidèles, avec toutes leurs imperfections. « Il y aura une version parfaite, en bronze, disposée sur l’autel comme figure centrale. » Idéalement, Els aimerait exposer son œuvre dans d’autres églises du pays. » Je voudrais faire profiter le plus de personnes possible de mon travail. Si je pouvais installer mon œuvre dans une basilique ou une cathédrale, ce serait merveilleux.«
S.D. avec Kerknet