Arrivée sous la pluie pour les souverains belges, le lendemain du 1er mai. En Grèce, la journée est fériée et le rythme au ralenti.
Composée d’une petite centaine de personnes, la délégation comporte des politiciens, des hommes d’affaires et des académiques. Dense, le séjour du roi Philippe et de la reine Mathilde dans la capitale de leurs hôtes se décline selon trois axes majeurs : social, académique et économique. Sont ainsi déployés l’aspect humanitaire, sensible dans ce pays aux portes de l’Europe, la dimension historique ancrée dans un patrimoine archéologique en cours de valorisation, ainsi que la transition énergétique, pressante d’un point de vue écologique. D’autant plus cruciale dans ce contexte de guerre en Ukraine, la diversification des sources d’approvisionnement est l’objet de nouvelles collaborations européennes. Cette visite n’a pas les ambitions économiques d’une mission commerciale, mais elle envisage de contribuer au passage « d’un berceau commun à un avenir meilleur », selon les mots d’un diplomate.

L’an dernier, en juin, la ministre des Affaires étrangères s’était rendue en Grèce. Son homologue se réjouissait alors des excellentes relations entre les deux pays. La visite d’Etat constitue donc le prolongement de ces rencontres nourries. Les points communs entre la Belgique et la Grèce sont nombreux, comme se plaisent à le souligner les observateurs : une indépendance conjointe au XIXe siècle, une population actuelle de taille similaire, un intérêt pour la culture ancienne… La communauté grecque établie en Belgique est importante, de même que les touristes belges nombreux à se rendre en vacances sur le continent ou dans les îles grecques.
Une fondation en souvenir d’un enfant
Dès son arrivée, sitôt les obligations protocolaires accomplies, la reine Mathilde s’est rendue auprès d’une association qui œuvre en faveur de l’enfance défavorisée : Smile of the Child. Discutant avec quelques enfants rassemblés pour l’occasion, elle les a assurés de sa volonté d’être leur porte-parole. L’association a vu le jour grâce au déploiement d’énergie d’un père désenfanté, en promesse au voeu de son fils atteint d’un cancer. En une vingtaine d’années, Smile of the Child est venue en aide à plus d’un million d’enfants; l’association compte une dizaine d’antennes dans le pays et la participation de centaines de volontaires. Elle est également en contact avec son association belge homologue, Child Focus.
Première visite d’Etat des souverains belges depuis le début de la pandémie, ce déplacement en Grèce met en valeur des initiatives conjointes entre les deux pays.

Angélique TASIAUX,
envoyée spéciale