Le cardinal Matteo Zuppi (66 ans), archevêque de Bologne a été nommé président de la Conférence des évêques d’Italie (CEI) par le pape François, annonce la CEI sur Twitter le 24 mai 2022. Il prend la suite du cardinal Gualtiero Bassetti.

Lors de la 76e assemblée plénière de la CEI, qui se tient à proximité de Rome du 23 au 27 mai, le pape François avait pour tâche de trouver un remplaçant au cardinal Bassetti, en fin de mandat.
Dans la matinée du 24 mai, les évêques italiens ont voté une terna – trois noms de candidats – qu’ils ont proposée au pape François. Celui-ci a choisi l’archevêque de Bologne, le cardinal Matteo Zuppi, âgé de 66 ans.
En amont, le pontife avait indiqué, dans un entretien au Corriere della Sera, qu’il entendait nommer un cardinal qui « fasse autorité » et qui soit capable de « faire un bon changement ». Une volonté qu’il aurait fermement exprimée à l’épiscopat italien, dont il est le Primat, lors de la séance inaugurale de l’assemblée, selon les comptes-rendus de la presse italienne.
Selon Famiglia Cristiana, les autres noms de la terna présentée au pontife seraient ceux du cardinal Paolo Lojudice, archevêque de Sienne, et de Mgr Antonino Raspanti, évêque d’Acireale et vice-président sortant de la CEI. Comme lors de l’élection du cardinal Bassetti en 2017, le pape François aurait choisi le cardinal Zuppi, arrivé en tête du scrutin.
Le cardinal de Sant’Egidio
Prototype parfait de l’évêque bergoglien, Matteo Zuppi est aujourd’hui le porte-voix d’une des associations de laïcs catholiques les plus influentes de l’Église: la communauté Sant’Egidio. Dans sa jeunesse, dans les années 70, il a en effet été un des premiers membres de cette organisation engagée dans le dialogue interreligieux et la paix – une spécialité de l’association – et y a gagné une réputation de « prêtre de rues ».
Dans les années 1990, Matteo Zuppi va donner à Sant’Egidio sa dimension internationale en participant à une médiation au Mozambique, multipliant par la suite les déplacements dans le monde entier à l’occasion des « prières pour la paix » ou pour d’autres médiations. Grâce à ces dernières, il perfectionnera sa maîtrise des langues et se constituera aussi un réseau important au sein comme en dehors de l’Église.
Il est repéré et nommé en 2012 évêque auxiliaire de Rome, puis est choisi en 2015 par le pape argentin pour prendre la tête de l’archidiocèse de Bologne. Dans le sillage du pape François, il est très engagé dans le domaine social et humanitaire, une des raisons pour laquelle il a été choisi par le pontife en 2019 pour intégrer le collège cardinalice. Comme un symbole, le pape François lui a confié la paroisse de Sant’Egidio, dans le Trastevere, là où tout a commencé pour lui.
(cath.ch/imedia/cd/bh)