Depuis quelques années, ils sont nombreux à faire ceinture durant le mois de février. Les bénéfices sont tangibles : perte de poids, économie, qualité du sommeil… Et sens de l'effort, ajouteront certains.
Pourquoi ce choix du mois de février ?
Après la bombance reconnue des fêtes de fin d'année, l'idée d'une certaine retenue compensatrice s'impose. Traditionnellement, les carnavals marquaient, à la même époque, l'entrée en carême. Mardi gras et mercredi des cendres se sont toujours succédé, dans une confrontation symbolique. Et si, dans notre monde laïcisé, le retour d'une forme de jeûne et de retenue témoignait d'un besoin d'intériorité, à peine déguisé ?
Pour Christophe Herinckx, théologien, "le jeûne ascétique n'a plus bonne presse depuis longtemps. 'Dieu ne demande pas de se priver', disent certains. Beaucoup ont, toutefois, redécouvert le jeûne pour des raisons de santé et de bien-être. Il y a une dimension religieuse implicite pour une minorité, notamment avec la mise en question de la surconsommation et de la sobriété. Cela remet en place des rites. Le jeûne n'a de sens que par rapport au fait de manger. Il s'agit en quelque sorte d'un rituel inversé."
Quoi qu'il en soit, Tournée minérale se définit comme un défi d'une durée d'un mois qui incite à réfléchir à la consommation individuelle d'alcool. C'est l'ASBL de promotion de la santé en milieu jeune et étudiant, Univers Santé, qui est à la barre de cette campagne, pour la sixième fois.
Angélique TASIAUX