Trois mois après l’ouverture du processus synodal, le 15ème Conseil ordinaire du Synode des évêques s’est réuni le mercredi 26 janvier dernier. L’occasion, pour ses membres, de tirer un bilan provisoire de l’implémentation du processus synodal dans les différents échelons de l’Eglise.

Des référents pour le synode dans le monde entier
Dans un premier temps, le Conseil ordinaire exprime sa grande satisfaction quant à l’avancement du processus au niveau local. Pas moins de 98 % des conférences épiscopales et des synodes des Églises orientales du monde entier ont désigné une personne ou une équipe entière pour la mise en œuvre du processus synodal.
Loin de ne se cantonner qu’à cette simple évaluation quantitative, le Conseil ordinaire souhaitait également donner la parole à ces nombreux référents diocésains pour le Synode, issus des quatre coins du globe. Pour ce faire, le Secrétariat général du Synode des évêques a mis en place une quinzaine de rencontres en ligne avec ces référents internationaux, desquelles ont émergé des résultats probants et porteurs d’espoir.
« Les laïcs, en tant que groupes organisés ou non, et les personnes consacrées en particulier, manifestent un grand enthousiasme », avance le communiqué de presse de la secrétairerie du synode suite à la tenue du 15ème Conseil ordinaire. « Ce qui se traduit par une myriade d’initiatives visant à promouvoir la consultation et le discernement ecclésial ». Le processus synodal parait véritablement en marche et, pour le démontrer, le Secrétariat général s’appuie sur de nombreux témoignages reçus en provenance du monde entier : « Ceux qui ont vécu jusqu’à présent une expérience synodale parlent d’une expérience joyeuse et évoquent une véritable transformation de leur appartenance à la communauté ecclésiale ».

Un itinéraire synodal à la croisée des peuples et des religions
D’une région du monde à l’autre, le calendrier, le mode de consultation et la participation des fidèles dans le processus synodal varient. Néanmoins, les documents publiés par la Secrétairerie Générale depuis le lancement de ce processus de grande ampleur ont partout été bien accueillis, « et un effort louable a été fait pour les traduire localement » malgré les « grandes distances et la multiplicité des langues locales au sein d’un même pays ».
A noter que, toujours d’après le bilan provisoire dressé lors du dernier Conseil ordinaire, le processus synodal est « particulièrement accueilli avec joie et enthousiasme dans plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie« . Dans certains pays, on assiste à une harmonisation, voire même à une synergie des dynamiques synodales en cours, entre les processus en vigueur localement et le processus mondial, lancé par le pape François en octobre dernier.
Du côté des autres confessions chrétiennes, le Synode des évêques constate également « un certain enthousiasme et un désir de contribuer à la voie empruntée par l’Église catholique.«
Le processus synodal face à cinq grands défis
Si le processus synodal est perçu par de nombreux fidèles comme un moment crucial pour l’Église, un processus d’apprentissage, de conversion et de renouvellement de la vie ecclésiale, certaines difficultés apparaissent également. Au niveau pratique, la situation actuelle de pandémie constitue un obstacle majeur, limitant les rencontres en présentiel. Or, la consultation du peuple de Dieu ne peut se réduire à un simple questionnaire.
Le processus synodal montre également quelques défis récurrents, tels que :
- le besoin de formation, notamment en matière d’écoute et de discernement, afin que le Synode soit authentiquement un processus spirituel et ne se réduise pas à un débat parlementaire ;
- éviter l’autoréférencialité dans les réunions de groupe afin que l’écoute mutuelle ne puisse conduire qu’à l’ouverture aux autres en vue de l’annonce de l’Évangile ;
- la nécessité de trouver de nouveaux moyens pour améliorer la participation des jeunes ;
- l’implication de ceux qui vivent en marge des institutions de l’Église ;
- la désorientation exprimée par une partie du clergé.

Faire de la synodalité un principe constitutif de l’Eglise
Le bilan provisoire du processus synodal, dressé au terme du 15ème Conseil ordinaire du Synode des évêques, se conclut par ces quelques mots à la fois encourageants, laudatifs, mais prudents : « La nouveauté du processus synodal suscite sans doute beaucoup de joie et de dynamisme, mais aussi un certain nombre d’incertitudes qu’il convient de prendre en compte. Il y a une prise de conscience croissante que la conversion synodale à laquelle chaque baptisé est appelé est un long processus qui prendra plus de temps que le processus lui-même. Beaucoup souhaitent que le cheminement commencé au niveau local se poursuive tout au long du processus et bien au-delà, afin que la communauté ecclésiale puisse rendre de plus en plus tangible la synodalité comme dimension constitutive de l’Église.«
Clément Laloyaux (avec cp de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques)
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