
Цифровая репродукция находится в интернет-музее Gallerix.ru
Ce dimanche, nous lirons l’Evangile de Jean (2, 1-11). « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. » L’abbé Pascal Roger, doyen d’Arlon, nous en offre un commentaire.
Jour de bonheur dans la famille! La fille aînée se marie pour la joie de tous les siens. L’un des convives est particulièrement fier. En effet, c’est au frère cadet qu’il revient de porter les alliances. Délicatement, il présente l’écrin aux jeunes mariés et entend ces paroles étonnantes « Reçois cette alliance signe de mon amour et de ma fidélité. » Le garçon est émerveillé mais ne mesure pas la portée sacramentelle du mariage: l’alliance des époux est signe de la relation de Dieu avec son peuple.
« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. » Le verset final du récit de Cana, nous invite à en creuser la symbolique. En effet, situer cet événement dès le deuxième chapitre nous donne des clefs de compréhension du 4e évangile et permet d’entrer plus avant dans le mystère qu’il révèle. Jésus débute son ministère par des noces car l’enjeu de sa mission touche à l’alliance entre Dieu et l’humanité abondamment illustrée dans l’Ecriture par l’image des épousailles. L’engagement du Dieu de la première alliance à l’égard de son peuple est sans réserve. Toujours fidèle, il recourt au pardon pour restaurer ce lien qui l’unit aux hommes. Jean donne le ton: avec Jésus, l’alliance nouvelle s’engage. Dieu ne lésinera pas, le don sera total: « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son fils. »
Ce jour-là, le vin viendra à manquer. Précieux pour les époux, capital pour l’honneur des hôtes, révélateur pour l’évangéliste, le vin annonce le banquet ultime évoqué par Isaïe où, à la fin des temps, Dieu nous invitera à partager sa vie et sa joie. Avec Jésus, nous passons de la carence à la surabondance, de l’indigence à l’excès. Décidément, l’amour de Dieu est sans mesure. Même face à l’aridité de la mort, Dieu fera surgir un salut de vie et de joie.
Marie se tient là dans la bienveillance qui la caractérise. Attentive aux événements et percevant d’emblée le tragique de la situation, elle manifeste sa foi et sa persévérance. Pour elle, l’heure est venue, c’est maintenant l’aujourd’hui de Dieu: « Faites tout ce qu’il vous dira! » Quant aux serviteurs, ils ont la tâche ingrate. Les gestes qu’ils posent sont insensés; pourtant, à leur insu, ils deviennent coopérateurs de Dieu. Humbles et démunis, ils restent confiants et s’exécutent. A travers eux, Dieu révèle sa volonté d’user de nos pauvres moyens pour réaliser son salut.
Premier signe de Jésus au cœur duquel les grands thèmes de l’évangile sont abordés: alliance, abondance de vie, don de Dieu, salut. Les acteurs sont en place. Marie intercède pour ceux qui sont dans le désarroi. Des intendants agissent au mieux sans tout comprendre. Et Jésus, renouvelle l’Alliance. A la manière de Marie, nous sommes invités à rivaliser d’attention les uns pour les autres, à percevoir les aspirations de nos contemporains et les grands besoins de notre monde. Comme les serviteurs, nous pouvons mettre nos humbles ressources au service de l’œuvre de Dieu. Et le Christ, Maître de l’impossible, offrira la vie et la joie en abondance.
Abbé Pascal Roger
Doyen d’Arlon