"La RTBF, le Knack et le Vif ont pratiqué un journalisme malhonnête en construisant sciemment un portrait exclusivement à charge de l'asbl Rafaël et de son projet de rénovation" dénonce Marie-Françoise Boveroulle, au lendemain de la diffusion de l'émission Investigation sur la Une.
Ce mercredi 8 décembre, le magazine "Investigation" de la RTBF (la Une) a diffusé l'enquête "Dons aux pauvres, l'étrange disparition". Le magazine entendait dénoncer des dysfonctionnements au sein des associations Poverello et Rafaël qui luttent contre la pauvreté. C'est au sujet de l'association Rafaël que Marie-Françoise Boveroulle souhaite réagir. Pour le vicariat de Bruxelles, elle coordonne en effet le Projet Bethléem, dans lequel s'inscrit le projet Rafaël. "Nous nous insurgeons totalement contre le traitement médiatique mensonger dont le projet Rafaël fait l'objet". Ce mardi 14 décembre, elle répondra aux lourdes accusations portée par #Investigation, dans l'émission "Rafaël: malversations ou dossier à charge?", diffusée de 16h30 à 17h sur RCF Bruxelles (émission "Evêque et veilleurs" à retrouver en podcast à partir de ce lien après diffusion).
Un traitement médiatique à charge
Sans se lancer (à ce stade) dans une contre-enquête, on peut légitimement s'interroger sur l'approche journalistique dans ce dossier. A aucun moment, les journalistes du Vif, de Knack et de la RTBF n'ont présenté le travail et les réalisations concrètes du Projet Bethléem qui, depuis plus de dix ans, œuvre pour rendre une part du marché locatif privé accessible à une population à revenus faibles ou moyens. Un projet sans lequel plus de 700 personnes et de nombreuses familles en situation précaire n'auraient sans doute pas de logement actuellement
On peut également s'étonner que ces mêmes journalistes n'aient pas perçu une volonté évidente d'anciens bénéficiaires et membres de l'association de nuire à un projet d'aménagement qui a simplement pris une orientation différente que celle qu'ils défendaient. Le Centre, situé à Anderlecht, qui accueille depuis de nombreuses années un public défavorisé, s'est engagé dans des travaux de grande ampleur. Avec la création de 52 logements sociaux et de services. Marie-Françoise Boveroulle, administratrice de Rafaël, assure que le projet continue malgré ces accusations: "Les accusations sont fausses. Il y a un énorme chantier en cours et les travaux avancent bien. J'espère que les journalistes, avec la même ténacité, viendront faire un reportage quand les travaux seront terminés et qu'on ouvrira le centre."
On ne peut enfin que regretter le discrédit jeté sur l'Eglise de Bruxelles et les porteurs du projet Bethléem quand l'enquête laisse entendre que des sans-papiers se retrouvent mis à la rue dans le cadre de la rénovation du Centre Rafaël alors qu'en septembre 2020, les responsables lançaient un appel aux propriétaires solidaires (article du 18 septembre 2020) pour reloger les occupants pour un loyer modéré.
Manu VAN LIER