A l’occasion de la publication de son nouvel essai « Les Grandissants », la théologienne protestante Marion Muller-Colard sera accueillie le 14 octobre prochain par les dominicains à Liège.
Il y a deux ans, Marion Muller-Colard était de passage en Belgique, pour la promotion de son roman « Le jour où la Durance ». Elle avait alors répondu à nos questions.
Extraits choisis ci-dessous.
Que vous a apporté la maternité, à titre personnel ?
Beaucoup de soucis et de joies. Elle m’a permis de déconstruire mes icônes. Je ne suis pas la maman que j’aurais imaginé ou souhaité être. Elle a été le coup de grâce dans le rapport à l’idéal de moi. J’ai essayé d’être cette maman des magazines, fantasmée et je n’y suis pas arrivée. Cela m’a donné à réfléchir à une matière inépuisable pour moi qui est la figure de Marie, le contraste entre ce que l’on a fait de Marie dans la culture et ce qu’elle est dans les textes. Ce sujet me passionne, en réaction à mon propre désenchantement de moi en tant que mère. Par contre, un enchantement qui n’a jamais diminué, c’est de voir grandir quelqu’un. C’est donné à tout le monde et c’est une expérience fascinante. Chaque âge est extraordinaire. Mes enfants m’apprennent énormément. Et puis, l’âge de la tempête est superbe !
En conclusion, quelle serait une phrase emblématique pour vous ?
‘Vouloir très peu et désirer abondamment’. La volonté crispe, met des œillères, rend mauvais et opportuniste. Ce qui me touche chez les gens, c’est leur sincérité. Je suis attachée à la notion d’authenticité. Il y a trois catégorie avec laquelle on ne peut pas tricher dans la vie : les tout-petits, les personnes en fin de vie et celles en situation de démence. Etre protégé derrière une fonction ou un rôle, cela ne passe pas avec eux. Ils obligent à être sincère.
libraire Siloë et RCF Liège.
A. T.