Dans une paroisse de Corée du Sud, la mission passe par le chapelet


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Dans une paroisse de Corée du Sud, la mission passe par le chapelet
CC0 via pxhere
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le
4 min

Depuis 18 mois, des catholiques sud-coréens soutiennent l'activité missionnaire en fabriquant des chapelets, perle après perle. A chaque envoi, ils prient pour les personnes qui les recevront à l'autre bout du monde. 2.600 euros ont été collectés par cette opération.

(photo d'illustration)

L’an dernier, la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Sambon-dong, dans le diocèse de Suwon (à 30 km au sud de Séoul), fêtait son 25e anniversaire. Pour ce jubilé, elle a lancé une campagne spéciale en se donnant pour objectif la fabrication de dix millions de chapelets destinés à soutenir la mission à l’étranger. Le père Cho Nam-gu, président de l’association Rosary Consecration, qui a lancé cette initiative il y a 18 mois, se réjouit d’une "activité missionnaire que nos paroissiens ont pu accomplir malgré les nombreuses difficultés amenées par la crise sanitaire".

Depuis plus de 18 mois, les catholiques ont commencé à fabriquer des chapelets à partir des matériaux neufs ou recyclés, afin de les vendre en ligne et de les envoyer aux différentes missions à l’étranger. En ce mois d'octobre, alors que l’Église célèbre le Rosaire, les paroissiens ont été encore plus occupés. L’association paroissiale Rosary Consecration, par cette opération, a voulu encourager les fidèles catholiques et leurs voisins à prier et vivre en étant centrés sur le Christ. Ainsi, des membres de l’association ont envoyé des chapelets à des prêtres missionnaires à l’étranger. Ils les offrent aussi en cadeau aux enfants, notamment ceux qui reçoivent leur première communion, explique le père Cho Nam-gu, président de l’association, interrogé par le journal Catholic Tomes of Korea. Des chapelets sont également vendus au marché, et les fonds sont utilisés pour soutenir la mission à l’étranger, précise le prêtre. L’association a été lancée en février 2020, à la suite d’une discussion entre des paroissiens qui souhaitaient soutenir la prière du chapelet ainsi que la mission à l’étranger.

Selon les traditions culturelles

35 volontaires ont commencé à acheter le matériel nécessaire et à collecter des vieux chapelets inutilisés. Malgré les restrictions sanitaires, les membres de l’association ont pris sur leur temps libre pour fabriquer les chapelets. Durant la journée, ils consacrent leur temps et leur énergie à nettoyer et trier les vieilles perles tout en préparant de nouvelles perles. Celles-ci sont arrangées par couleur et par forme. Il leur faut deux à trois heures en moyenne pour terminer un chapelet. Ceux qui sont envoyés à l’étranger sont fabriqués à partir de matériaux neufs et adaptés aux cultures et préférences des communautés et pays de mission. Par exemple, culturellement l’Amérique latine a tendance à préférer la couleur rouge. L’an dernier, l’association a envoyé 1.600 chapelets en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Pérou et au Soudan du Sud. Cette année, ils en ont également envoyé 600 autres aux Philippines et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

"Nous prions pour que ceux qui reçoivent ces chapelets fassent connaître cette prière "

une religieuse de Notre-Dame du Perpétuel Secours

Sœur Kim In-suk, une religieuse de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours, confie que ces efforts incitent aussi les gens à prier le chapelet. "Nos membres prient souvent ensemble, pour que ceux qui reçoivent ces chapelets fassent connaître cette prière à leur tour en guidant des temps de chapelet communautaires. La Vierge Marie veille sur nous et nous sommes fiers d’honorer son cœur en envoyant des chapelets aux missions à l’étranger", souligne sœur Kim. Dominique Lee Hye-wok, qui a été la première présidente du groupe, explique qu’au début, les membres de l’association ne savaient pas comment fabriquer les chapelets. Elle voit sœur Mok Young-kyung, des Sœurs du Perpétuel Secours à Cheongju (à 130 km au sud-est de Séoul), toutes les semaines afin d’apprendre l’artisanat pour pouvoir former les membres. "Tout le monde se débrouille bien maintenant", explique-t-elle, en ajoutant qu’elle continue de former des nouveaux membres. Elle confie également que ce service a aussi des dimensions environnementales. "L’association n’a pas fait qu’utiliser des vieux chapelets, mais elle s’est aussi assurée d’utiliser le moins de plastique possible." Grâce aux dons et produits des ventes récoltés par les ventes de chapelets, elle a également rassemblé, cette année, environ 3.659.000 wons (2.644 euros). Le père Cho, responsable du groupe, explique que la paroisse espère développer ce service. "C’est une activité missionnaire que nos paroissiens ont pu accomplir malgré les difficultés amenées par la pandémie", se réjouit-il.

(d'après Eglise d'Asie)

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