Lors du chapitre en cours (du 1er au 25 septembre), les frères et sœurs de la Fraternité de Tibériade viennent de procéder à l’élection de leurs responsables. Une nouvelle fonction a fait son apparition, celle de serviteur général.
Parmi les responsables confirmés, le frère Bart se voit confier le mandat de serviteur local pour la maison de Lavaux, tout comme sœur Asta, une nouvelle fois servante pour les sœurs, tandis que frère Ivan reste serviteur pour la Lituanie.
Architecte de formation, le frère François endosse la nouvelle fonction de serviteur général de la Fraternité de Tibériade. Une première dans l’histoire de la communauté. Voté pour la première fois lors du chapitre de septembre 2021, le poste de serviteur général consiste en « un nouveau service séparé pour montrer l’unité et l’attention à chacune des différentes réalités, donner un élan, favoriser le lien fraternel et annoncer ce qui nous brûle », nous précise frère François. Agé de 52 ans, le religieux a une formation d’architecte. Sitôt celle-ci terminée, il est rentré à Tibériade en 1994, pour rester 7 ans en Belgique, avant de s’installer en Lituanie durant 20 ans.
De son passage prolongé en Lituanie, le frère François retient « une aventure magnifique, grâce à l’accueil de la population et tout ce que nous avons vécu dans le partage de l’Evangile. Nous n’y allons pas comme missionnaires, mais comme témoins de la foi. Ce peuple a beaucoup enduré et a quelque chose à nous dire. Les gens y sont d’une grande richesse. Et l’œuvre se poursuit », se réjouit le nouveau serviteur général. En effet, en une génération, c’est au tour des enfants des jeunes accueillis il y a 20 ans de venir… « Ce petit village est, en effet, un lieu de ressourcement » dédié principalement aux jeunes et aux familles.
Une quête de sens perceptible
En 1991, la fraternité de Tibériade s’est installée dans le village de Baltriskes, au nord de Vilnius, au lendemain de l’indépendance de la Lituanie (1990). En deux décennies, les changements sont perceptibles. « Il y a une évolution au niveau économique et social; le niveau de vie a augmenté. Le pays a connu l’ouverture avec la Communauté européenne (2004) et l’exode de jeunes pour trouver de meilleures conditions de travail », commente le frère François. « Au moment du communisme, il y a eu un combat pour la foi et la liberté. L’indépendance a permis un grand élan. Peu à peu, les idées et le matérialisme sont cependant venus éteindre celui-ci. Mais, depuis quelques années, un désir profond de sens a resurgi, tout comme une recherche d’identité et d’authenticité. »
Premier serviteur général de la Fraternité de Tibériade, le frère y voit « un service d’unité et d’attention pour ce que chacun peut vivre, dans les différentes étapes de la vie religieuse, sans oublier une attention aux présences missionnaires plus lointaines. En RD Congo, les échanges sont dans les mains des laïcs, tout comme aux Philippines. Les liens restent importants, malgré l’arrêt d’une présence permanente. »
« Tibériade est né de la rencontre des plus démunis et de ceux qui nous sont donnés. Nous devons continuer à être des porteurs d’espérance, découvrir ce qu’il y a de meilleur dans l’homme », conclut-il, songeant aux nouveaux défis soulevés par la pandémie. « Partager notre foi, c’est transmettre la rencontre du Christ. »
Angélique TASIAUX