Nous achetons des produits sans connaître leur réel impact environnemental. Des jeunes étudiants et travailleurs se mobilisent pour que soit créé un EcoScore européen. Ils ont un an pour récolter un million de signatures dans l’Union.
Un petit paragraphe dans un cours sur les Initiatives Citoyennes Européennes (ICE) a interpellé Antoine Thill, un jeune étudiant. Il y a vu l’occasion de créer un projet ambitieux mais fédérateur. Six amis le rejoignent pour proposer une initiative qui concerne tous les habitants de l’Union. « Nous sommes tous des consommateurs mais il nous manque une information assez précise, claire et transparente sur l’empreinte environnementale de nos achats », explique Guillaume. Antoine ajoute: « On est face, aussi, à cette urgence climatique qui nous pousse à passer de la protestation à l’action. » C’est pourquoi le projet d’Ecoscore européen – concept similaire à celui du Nutriscore mais pour tous les types de produits – vise à éclairer les achats des citoyens des 27 pays de l’Union.
Permettre des achats responsables
« Grâce à une échelle visuelle indiquant le degré de l’empreinte environnementale allant de A (faible) à F (très élevée), explique Antoine, on aimerait que soit imposé un label cohérent et uniforme dans toute l’Union Européenne (U.E.). Cet outil valoriserait des produits locaux et plus respectueux de l’environnement. Les critères pris en compte seraient la préservation de la biodiversité, les faibles émissions de carbone, les déchets… tout au long du cycle de vie du produit. Cela vise aussi à stimuler les fabricants à réduire leur empreinte écologique. »
Bien sûr, le concept existe déjà dans plusieurs pays. « Mais un label européen éviterait plein d’écoscores, potentiellement tous calculés de manière différente et qui, au final, ne donneraient plus aucune information », précise Antoine.
L’action et les moyens
Fin juin, la Commission européenne a donné son feu vert pour récolter en un an… un million de signatures dans minimum sept pays de l’U.E. Entretemps l’équipe de sept Belges s’est agrandie et a réussi à créer des « EcoScore teams » dans neuf autres pays. Ils sont à présent cinquante citoyens « consomm-acteurs » et le projet ne demande qu’à prendre de l’ampleur.
L’originalité de l’ICE Ecoscore européen est d’être lancée par des jeunes qui y mettent toute leur énergie sans grands moyens financiers. Ils n’avaient pas les 100.000€ estimés nécessaires mais ils sont motivés à agir sans délai pour préserver notre environnement. Bien sûr, ils ont besoin d’argent pour assurer la campagne de promotion et de récolte des signatures et les événements qui vont se dérouler durant toute l’année. Tout don est le bienvenu.
Appel à rejoindre le mouvement
Les jeunes sont dynamiques mais, relève Antoine, « tous les adultes ont un rôle immense à jouer sinon on n’atteindra jamais nos objectifs. Les aînés, très actifs dans des associations ou des conseils d’administration, pourraient nous apporter un soutien gigantesque en diffusant le projet dans leurs réseaux belges mais aussi européens. » C’est d’ailleurs dans ce sens que le Consul Général belge au Luxembourg les a accueillis à la fin de leur tour à vélo (voir ci-dessous). Il leur a permis de rencontrer une représentante du Ministère luxembourgeois de l’Environnement, du Climat et du Développement Durable et une journaliste de Paperjam, un magazine économique bien connu dans ce pays. « C’est un peu le momentum », dit-il. « La moindre des choses est de les soutenir, chacun selon ses capacités. »
L’EcoScore européen est une solution parmi d’autres pour préserver notre environnement. « On espère évidemment atteindre le million de signatures (40.000 en Belgique) mais nous sommes déjà très heureux de pouvoir créer un débat sur l’impact environnemental de notre consommation », conclut Antoine. Emily renchérit: « Nous avons une année pour faire grandir l’EcoScore dans la tête des gens. J’ai envie d’arriver à un résultat! »
Nancy GOETHALS
Photo: L’EcoScore européen: un projet citoyen qui vise à conscientiser sur l’impact environnemental de nos achats.
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